Ce week-end, j’ai eu la chance d’aller passer une journée à la Cité de l’Espace (Toulouse). Je n’y étais pas retourné depuis 2015, soit presque 10 ans, et j’avais envie de voir ce qui avait changé. Je n’ai pas été déçu de voyage : la gamme des activités s’est largement étoffée en une décennie et j’ai passé une journée vraiment riche en découvertes.
La Cité de l’Espace, embarcation pour le LuneXplorer
Parmi les activités qui n’existaient pas il y a 10 ans, il y a LuneXplorer, un simulateur que j’ai testé dès mon arrivée au parc de la Cité de l’Espace. Il s’agit d’une expérience immersive au cours de laquelle on se met dans la peau d’astronautes en partance pour la Lune. La simulation se déroule en 3 étapes :
La préparation
Une animatrice nous rappelle les conditions qui ont du être réunies en 1969 pour la première mission sur la Lune. Quelle tenue pour les astronautes ? Quels engins pour quitter la Terre ? Se poser sur la Lune ? Revenir sur la planète bleue ? Les premières missions s’appelaient Apollo, mais cela fait plusieurs décennies que ce programme s’est arrêté. D’ici 2030, l’ESA et la NASA préparent un nouveau voyage lunaire avec de nouveaux objectifs, et cette fois la mission s’appellera Artemis – du nom de la sœur jumelle d’Apollo selon la mythologie – et devrait être marquée par un grand événement pour l’humanité : les premiers pas d’une femme sur la Lune !
Le briefing par Thomas Pesquet et son équipe
Avec l’Italienne Samantha Cristoforetti & l’Allemand Matthias Maurer, Thomas Pesquet nous donne quelques indications avant d’embarquer dans la capsule qui nous conduira vers la Lune. Attention, ça va décoiffer. Femmes enceintes, personnes claustrophobes ou cardiaques, s’abstenir !
Le voyage en capsule
Dix groupes de 4 personnes prennent place dans des capsules de vol. C’est le moment du grand départ. Une centrifugeuse va simuler les sensations éprouvées par les astronautes au moment du décollage depuis la Terre puis de l’alunissage. Accélération puis décélération de 2G (soit deux fois votre poids), tout en devant exécuter des consignes de vol données par la base terrestre afin de vérifier nos réflexes en situation. Je vous assure que pianoter sur un ordinateur de bord alors qu’on encaisse 2G, c’est intense !
IMAX : Chasseur d’astéroïdes 3D
Petite pause ciné dans la journée, je suis allé voir le film Chasseurs d’astéroïdes en IMAX 3D. On y découvre la nature véritable des astéroïdes qui traversent constamment notre galaxie, et on voit notamment avec des comparaisons édifiantes la taille des ces énormes monolithes par rapport aux grands monuments terrestres : le Christ rédempteur du mont Corcovado, la Statue de la Liberté, le grand Canyon… Franchement, une fois que vous avez vu ça, vous n’avez pas du tout envie que l’un de ces énormes objets cosmiques entre en collision avec la Terre.
Le film présente ensuite la manière dont les scientifiques traquent ces astéroïdes, évaluent la probabilité qu’ils percutent la Terre, et créent des scénarios pour limiter ou empêcher les effets qu’auraient de tels impacts. Franchement, la plupart des blockbusters que j’ai vus au cinéma m’ont moins impressionné que ce film pédagogique !
Labo Mars
Parmi les activités proposées dans le parc, il y a un labo avec une animatrice qui va faire quelques expériences avec nous pour comparer les conditions de vie terrienne et martienne. Quelle différence entre les atmosphères ? Quel comportement a la glace d’eau ? Qu’est-ce qu’un brouillard qui ne mouille pas ?
J’ai adoré la manière dont l’animatrice a fait chacune des démonstrations. C’est à la fois accessible, compréhensible, mais jamais bêtifiant. Enfants et adultes, tout le monde en ressort étonné et intellectuellement grandi.
Comment l’ESA recrute ses astronautes ?
Un peu plus tard dans l’après-midi, nous avons assisté à une conférence au cours de laquelle sont présentées les différentes étapes de recrutement de l’ESA. Je vous avais déjà parlé de ça lorsque j’avais lu la BD Dans la combi de Thomas Pesquet, où tout est très bien expliqué. Au cours de cette conférence, l’animateur nous propose de faire quelques uns de ces tests. Observation, mémoire visuelle, auditive, maîtrise de l’anglais et du russe, santé physique et mentale, capacité à collaborer… tout y passe.
Quand on sort des 40 minutes de test (qui sont déjà costaudes), on a à peine eu un petit aperçu de ce qui est réellement demandé aux candidats de l’ESA. C’est pourquoi il vaut mieux bien se préparer en amont – et ne pas rater sa chance, puisque l’ESA ne recrute qu’une fois par décennie.
L’aigle s’est posé
Au centre du parc, vous pourrez découvrir une réplique d’Eagle. Il s’agit du module avec lequel Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont aluni le 21 juillet 1969. Au moment où l’engin s’est déposé, Buzz a déclaré : « L’Aigle s’est posé. » Classe, non ?
Une démonstratrice nous fait revivre étape par étape tout ce qui s’est passé pendant les 2 heures et demi de sortie extravéhiculaire. J’avais déjà vu beaucoup de choses au sujet de cette incroyable odyssée, notamment l’excellent film First Man (dont je vous avais parlé ici), mais voir ici ces événements rejoués et expliqués devant la réplique d’Eagle est vraiment impressionnant.
Terrain martien : les Rovers entrent en scène !
Dernière activité de la journée, je suis allé voir la démonstration de Rovers proposée en plein air. Une animatrice propose de découvrir les deux Rovers qui ont exploré Mars : le chinois Zhurong et l’américain Perseverance.
Mobilité, source d’énergie, capacités, moyens de communication avec la Terre, instruments scientifiques embarqués, autonomie… tout nous est expliqué dans les moindres détails.
Bon, clairement, on se dit que tous les films de SF qu’on a vu sur la conquête de Mars sont bel et bien fantaisistes. En tant que tels, ces robots martiens n’ont rien de spectaculaire, mais lorsqu’on remet tout en perspective (une distance moyenne de 225 millions de kilomètres entre la planète rouge et la planète bleue), on comprend à quel point chaque déplacement et chaque action relève du véritable prodige scientifique !
La Cité de l’Espace, vers l’infini et au-delà…
Il y a encore beaucoup d’autres choses à faire à la Cité de l’Espace : voir d’autres films, assister à des expositions, des conférences, découvrir la fusée Ariane et la station Mir… Tout faire en une seule journée n’est pas possible, alors il faut faire des choix.
Sur place, il est possible de se restaurer, mais il n’y a rien de mémorable dans le restaurant du parc. J’ai trouvé dommage qu’ils proposent seulement des menus ordinaire alors qu’il y aurait eu beaucoup à faire en terme de menu thématique en lien avec le parc (tant dans les assiettes que dans la déco). Même si on est plus dans un parc à vocation pédagogique qu’un parc d’attraction, ça ne m’aurait pas déplu.
J’ai trouvé cette journée à la Cité de l’Espace vraiment instructive et je vous recommande vraiment d’aller découvrir ce parc par vous-mêmes, surtout si vous êtes férus d’histoire spatiale et de défis scientifiques. Avec le Pôle des Étoiles dont je vous avais parlé l’an dernier, c’est l’un des endroits les plus intéressants pour découvrir et comprendre les caractéristiques de notre univers.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
