La semaine dernière, j’ai eu la chance de découvrir la toute première exposition d’Anne Escaffit. Pour ses débuts, l’artiste n’a pas choisi n’importe quel lieu : ses toiles ont trouvé place au Musée des Abattoirs de Toulouse, plus précisément dans la Galerie des Publics. Un espace à la fois ouvert et exigeant, où son projet intitulé The Crazy Crowd a déployé ses couleurs avec aplomb.
Une esthétique géométrique et pop
Le travail d’Anne Escaffit se reconnaît d’emblée à ses formes nettes et ses teintes franches. Noir, blanc, jaune, rouge, bleu : une palette réduite, mais d’une efficacité redoutable. On pense immédiatement à Mondrian et à ses compositions orthogonales, mais l’énergie qui se dégage de ces toiles est d’un autre ordre.
Les lignes, plus vives, plus nerveuses, évoquent l’univers du graffiti. Impossible de ne pas songer à André Saraiva et, parfois même, à l’esprit ludique d’un Keith Haring.
De la toile au mur
La force de cette première exposition tient aussi dans le dispositif. Anne Escaffit n’a pas seulement accroché ses toiles : elle a investi la Galerie des Publics en créant, directement sur le mur, un très grand format spécialement pensé pour l’occasion. Ce passage de la toile au mur change tout. L’œuvre prend une autre dimension, comme si elle débordait de son cadre pour devenir environnement. Là encore, difficile de ne pas rapprocher cette démarche de certains élans du street art.
On imagine aisément que cette expérience aura donné de nouvelles envies à cette artiste en devenir et un déploiement de son talent vers des formats de plus en plus grands.
Une promesse à suivre
L’exposition, courte mais intense, n’a duré que quelques jours (du 16 au 21 septembre). Un temps réduit, presque frustrant, mais suffisant pour mesurer le potentiel d’une artiste en devenir. The Crazy Crowd n’est sans doute que la première étape d’un chemin qu’on a envie de suivre. On attend déjà avec impatience la suite, curieux de voir jusqu’où Anne Escaffit osera pousser son exploration graphique.
Quand une première exposition donne déjà envie de revoir l’artiste, c’est que la foule qu’elle dessine est loin d’avoir dit son dernier mot.
N’hésitez pas à découvrir d’autres extraits de son univers sur son site internet.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.