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L’histoire de Lyle & Erik Menendez, toujours plus de Monstres

by Allychachoo

Après Dahmer, Ryan Murphy s’attaque à L’histoire de Lyle & Erik Menendez. De quoi transformer son exploration des crimes horribles américains en une nouvelle proposition d’Anthologie, Monstres.

L’histoire de Lyle & Erik Menendez : un faits divers médiatique

Retour à la fin des années 1980, au cœur d’un fait divers qui a marqué la mémoire collective américaine. Dans la nuit du 20 août 1989, Lyle et Erik Menendez, 21 et 18 ans, ont assassiné leurs parents dans leur somptueuse villa de Beverly Hills. Rapidement, cette affaire spectaculaire est devenue un symbole du fait divers qui fascine, bouscule, divise, heurte. Les deux frères sont arrêtés et jugés. Diffusé à la télévision, leur procès est le point d’orgue d’un emballement médiatique. Ils sont condamnés en 1996 à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.

Pour Monstres : L’histoire de Lyle & Erik Menendez, Ryan Murphy et Ian Brennan revisitent ce procès médiatisé en multipliant les aller-retours temporels. La série se concentre sur deux récits opposés, mais liés : les procureurs qui avancent que les frères ont agi par cupidité et la défense qui argue qu’ils ont été victimes de violences incestueuses répétées. En creux, le portrait d’une famille indéchiffrable. Légitime défense face aux abus ou spoliation d’héritage ?

Entre empathie et manipulation : ce que la série réussit (et ce qui fâche)

> Une reconstitution soignée

L’histoire de Lyle & Erik Menendez joue habilement cette carte du double regard. Côté mise en scène, le récit alterne l’intime (les scènes familiales étouffantes, l’angoisse sourde) et le spectaculaire (l’emballement médiatique, la frénésie du tribunal). La reconstitution de l’époque de la fin des 80’s – début 90’s est soignée, avec une bande-son et un montage qui nous maintiennent dans cette tension continue. L’épisode 5 notamment m’a scotché dans sa réalisation.

> Le jeu du doute permanent

L’écriture parvient souvent à nous piéger : on croit tenir une certitude, un détail la fissure aussitôt. Les doubles scènes notamment, qui alternent une vision puis une autre, nous perdent vite. Le pari d’explorer « comment » on en est arrivé là, plus que le « qui a fait quoi », fonctionne. On se surprend à déplacer son curseur d’empathie d’un épisode à l’autre…

> Une mécanique brillante mais dérangeante

Reste une zone grise, assumée mais parfois irritante. À force de juxtaposer les récits, la série frôle la surenchère émotionnelle et le true crime qui se nourrit du choc qu’il prétend interroger. C’est efficace, oui. Mais ça peut donner la sensation d’une balance qui oscille en fonction des besoins dramatiques plus que d’un parti pris clair. On ressort fascinés… et un peu mal à l’aise. Les habitués du style de Ryan Murphy ne seront pas surpris, mais les dénonciations des frères Menendez depuis leur prison sur ce qu’ils estiment être une réécriture de l’histoire pèsent lourd. Car on sent que la série et le drame prennent le pas sur la réalité de ce crime.

Des interprétations saisissantes au cœur du drame

Nicholas Chavez (Lyle) et Cooper Koch (Erik) forment un duo extrêmement convaincant. Chavez incarne un Lyle Menendez faussement sûr de lui, presque arrogant, mais dont les failles nerveuses apparaissent au fil des épisodes. Cooper Koch campe un Erik perdu, vulnérable, peu sûr de lui. Ensemble, ils construisent une relation fraternelle à laquelle j’ai adhéré. Entre rivalité et loyauté, contrôle et débordement, soulagement et culpabilité… De quoi rendre la tragédie encore plus poignante.

En face, Javier Bardem (José Menendez) et Chloë Sevigny (Kitty Menendez) imposent une présence glaçante. Bardem, impérial, incarne un patriarche autoritaire et abusif, obsédé par la réussite et l’image sociale. Tout en nuances de domination et de déni, il est glaçant à chacune de ses apparitions. Chloë Sevigny fait de Kitty une figure brisée insaisissable, oscillant entre dépendance affective et complicité malsaine. Leur présence densifie chaque flashback : on comprend mieux, sans les excuser, les forces toxiques qui fermentent le drame.


Avec Monstres : L’histoire de Lyle & Erik Menendez, Ryan Murphy et Ian Brennan signent une saison aussi troublante que captivante. La série nous place face à la position inconfortable de juger par nous-même… Dérangeant, assurément !

Vous avez vu cette série ? Vous en pensez quoi ?

Qui a écrit cet article ?

Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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