Cet été, avec Euphoria le Grand Palais se remplit… d’air ! Nous y sommes allés avec mon fils dès l’ouverture, véritable point d’orgue de notre aventure “art contemporain” lors de notre séjour parisien (rappelez-vous, je vous ai déjà parlé d’Into The Light et Bubble Planet).
Euphoria – Art is in the Air : la grande expo gonflée du Grand Palais
Tout d’abord, laissez-moi vous dire qu’il est difficile de résumer une exposition aussi foisonnante qu’Euphoria ! 2 ans après Pop Air à La Villette, le Balloon Museum revient à Paris et investit cette fois le Grand Palais pour cette nouvelle proposition. L’expo Euphoria – Art is in the Air dévoile un parcours monumental où l’art gonflable se fait ludique, poétique et immersif.
Le Grand Palais accueille sur près de 5000 m² 22 installations gonflables monumentales, interactives et sensorielles, imaginées par des artistes contemporains venus du monde entier. Je ne suis que très peu l’art contemporain, donc je ne vais pas vous mentir : je ne connais aucun des artistes exposés, donc une découverte totale pour ma part. Mais j’ai plongé dans l’invitation d’Euphoria à réfléchir sur la légèreté, le rapport à l’air et le pouvoir de transformation de l’art.
Une interaction avec l’art contemporain
J’étais séduite d’avance par cette expérience vivante qui s’annonçait. Un jeu immersif avec l’éphémère et la fascination enfantine pour tout ce qui est bulles ? On y va ! Moi qui ai découvert l’architecture gonflable sur les bancs de terminale en cours d’histoire de l’art, j’ai toujours gardé un faible pour ce genre de propositions. Ici, l’expo ne se contente pas d’aligner de grandes structures : elle multiplie les points de vue, les effets sensoriels et les invitations à interagir, au point de brouiller la frontière entre art et divertissement.
Je savais qu’Euphoria serait une proposition parfaite à faire en famille. Et oui, ça a été un vrai plaisir pour mon fils aîné ! C’est une véritable expérience vivante, au fur et à mesure qu’on déambule dans les salles. On explore l’impermanence des bulles de brumes de New Spring de A.A Murakami. On caresse la douceur de l’installation The me that becomes through you d’Alex Schweder. On se perd ensuite dans le monde de Martin Creed et son Work n°3883: Half the air in the given space. On s’interroge enfin avec Ryan Gander et Imagining things outside your field of vision.
Nos coups de cœur
C’est dur de faire un choix dans tout ce que nous avons vu dans cette expo Euphoria. Mais voici notre top 3, différent pour nous deux !
> Les coups de cœur de mon fils
HYPERSTELLAR – Hyperstudio, Quiet ensemble, Roman Hill, Vincenzo Pizzi
Et de nouveau la piscine à balles ! Autant le kiff pour lui qu’à Bubble Planet, mais une dimension particulière : ici, c’est de surcroit un spectacle. Et il nous enveloppe totalement, avec sa piscine de balles noire, dense, immense. Un ensemble totalisant où image, son & sensorialité ne font plus qu’un.
GINJOS – Rub Kandy
Ces adorables créatures de Rub Kandy, avec leurs yeux ébahis, font figure de véritables mascottes de l’exposition. D’ailleurs, la boutique de souvenirs ne s’y trompe pas 😉 (mais non, je n’ai pas craqué).
LET ME HOLD YOU, MY ROOM IS ANOTHER FISHBOWL – Philippe Parreno
Dès l’entrée, coup de foudre pour cette pièce habitée. La rumeur veut d’ailleurs qu’il ait sérieusement envisagé d’adopter l’un de ses habitants…
> Mes coups de cœur
THE GRAND RESONANCE – Hyperstudio, Vincenzo Pizzi, Daniele Davino, Alessia Petrangeli, Elena Raimondi
La claque. Probablement l’une des installations d’art contemporain qui m’aura le plus marqué de toute ma vie, rien de moins. Qui a t-il de plus incroyable que cette installation monumentale au cœur de la grande Nef du Grand Palais ? Car ces ballons et ces sphères, qui dansent en rythme dans l’espace tandis que des acrobates semblent flotter dans les airs, prennent une dimension unique au sein de cette architecture emblématique.
PULSE TECHNOLOGY – Rafael Lozano-Hemmer
Ensuite, place à un monde de lumière nous enveloppe avec des milliers d’ampoules. On tend la main, et soudain… l’installation se met en cohérence avec la pulsation de notre cœur. De spectateur, on passe acteur. Et l’enchantement prend donc un sens intime à nouveau.
10 AGOSTO – Hyperstudio, Elena Raimondi, Vincenzo Pizzi
Si on admirait les étoiles sur nos balançoires ? C’est le rituel de la nuit de San Lorenzo du 10 août, où l’on observe la pluie des météores des Perséides (poétiquement appelé les larmes de San Lorenzo) qui a inspiré cette installation cinétique immersive. Une fascination primitive qui a fonctionné à fond sur nous 2, en effet nous sommes restés un long moment à s’imaginer sous les étoiles.
Une exposition qui vaut le coup… et le coût ?
Je vous parlais déjà de la question du prix pour Bubble Planet,. Or, cette problématique se vérifie ici aussi. Et pas qu’un peu. Il faut compter de 27€ à 29€ pour l’entrée à tarif plein… et 22€ à 24€ PAR ENFANT (mais excusez du peu !). La différence de 2€ ? C’est que c’est plus cher le week-end… Bien sûr… Pardon, mais c’est un écueil qui n’est pas petit. Loin de là. Welcome à Boboland où seuls les CSP + viendront profiter de l’exposition.
De quoi donc tuer un peu l’accueil de cette expo Euphoria, qui par son côté très ludique et grand public pourrait apparaître assez gadget. C’est pourtant à mon sens passer à côté d’une dimension extrêmement émotionnelle de l’art, qui se vit avant de s’intellectualiser. Mais je ne nierais pas que le Balloon museum brouille fortement les pistes entre art et divertissement avec ces expositions reproductibles dans le monde entier. Et le manque flagrant d’accessibilité d’un point de vue tarifaire est une évidence. Qu’on y aille pour la proposition artistique ou pour passer un bon moment en famille, c’est un luxe.
Couac présidentiel
Petite mention désagréable supplémentaire : nous y étions à l’ouverture le tout 1er jour… et nous sommes restés un long moment bloqué autour du Grand Palais par une visite présidentielle impromptue. Sous prétexte diplomatique, on oublie un peu le reste du monde on dirait. Mais malgré tout l’équipe du Grand Palais a tout fait pour nous apporter des solutions, alors même qu’ils n’avaient aucune visibilité sur quand ils allaient pouvoir venir, distribuant même des cupcakes aux enfants dans la queue. On saluera le manque de considération de l’entourage présidentiel pour les personnes qui travaillent au Grand Palais, le jour même de l’ouverture on aurait pu mieux faire quand même… Car un peu d’informations n’a jamais tué personne !
Mais malgré tout cela… je ne peux que vous confirmer que je fais partie du public des conquis. Car j’ai adoré cette expo Euphoria. Elle a tellement plu à mon fils que j’ai décidé d’enchaîner avec Bubble Planet, vu que je le sentais plus que prêt à prolonger l’aspect ludique. Donc pour conclure… je vous la recommande toutefois avec un vrai enthousiasme !
Infos pratiques – Euphoria – Art is in the Air au Grand Palais
Grand Palais – 1, avenue Winston Churchill, 75008 Paris
Jusqu’au 7 septembre 2025
Réservation en ligne recommandée : grandpalais.fr (mais attendez-vous à faire flamber la CB !)
Qui a écrit cet article ?
Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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1 comment
« Sous prétexte diplomatique, on oublie un peu le reste du monde on dirait. » Ca me rappelle la fois où, en plein milieu d’une randonnée, le chemin nous a été interdit (sans avoir été prévenus, of course) parce que messeigneurs Barack et Michelle Obama étaient dans les parages. Ses majestés ne se mêlent pas aux gueux de notre espèces (et se confèrent le droit d’interdire arbitrairement les chemins caressés par leurs royaux petons).