J’ai profité de mon été cannois pour découvrir le lieu étonnant du Suquet des Artistes et l’expo Corine Borgnet. Je ne m’attendais absolument pas à une telle claque avec la découverte de cette artiste !
L’expo The last dance au Suquet des artistes de Cannes
A peine arrivée au Suquet des artistes, je suis déjà étonnée. J’avais compris que c’était un lieu d’art contemporain de la ville de Cannes, qui accueille des expositions temporaires et une résidence d’artistes. Mais est-ce que je m’attendais à un espace souterrain ? Installé dans l’ancienne morgue de la ville ? On y est dans l’imaginaire du lieu d’art contemporain insolite et même un peu glauque. Et franchement… ça fonctionne très bien.
The last dance met en valeur le travail de Corine Borgnet, une artiste française connue pour son usage audacieux de matériaux hétéroclites. L’espace du Suquet des artistes propose une boite noire parfaite pour servir son propos. Nous sommes immergée dans une méditation sur la vanité, l’éphémère et la fragilité de l’existence. Le titre semble donner le ton : c’est une dernière valse. Où chaque pas mène vers une inéluctable fin ?
Choc et admiration devant cette expo Corine Borgnet
Je ne connaissais absolument pas le travail de Corine Borgnet. Et je n’avais pas regardé bien en détails l’affiche avant de me rendre au Suquet des artistes. Mon premier choc a donc déjà été dans la réalisation de ce que j’avais en face de moi. Des oeuvres… en os ? Je ne m’attendais pas à découvrir des pièces aussi monumentales faites à partir de restes ! Et la technique ? Bluffante. La robe de The night is young, je peux vous dire que je me demande encore de comment elle tient !
Sur Le dernier souper, réalisée en os de volaille et jesmonite, l’ampleur de la pièce force le respect. Corine Borgnet parvient à transformer ce qui pourrait être macabre en quelque chose d’une délicatesse incroyable. On est happé par l’échelle, mais aussi par la finesse de l’assemblage. L’artiste maîtrise l’art de créer l’horreur poétique, prouvant que même la vanité peut être belle.
Installations totales & immersives
Mais l’expo Corine Borgnet The last dance ne se réduit pas à ces sculptures en os, car l’œuvre de l’artiste est d’une grande richesse. Si j’ai aimé son travail autour du motif de la toile de jouy et sa réflexion sur le monde du travail, j’ai avant tout été particulièrement sensible à ses installations. Dans le montage de la salle Escape Game, face à cette drôle de procession de pattes d’animaux, sur la musique composée par son fils Hugo Héron, j’ai été amusée. Intriguée. Questionnée. L’artiste orchestre une mise en scène totale, qui nous invite à trouver notre propre sortie.
La grande claque émotionnelle et sensorielle de l’exposition réside pour moi dans l’installation No man’s land. C’est typiquement le genre d’œuvre contemporaine que l’on a du mal à expliquer avec des mots, mais qu’on ressent de toutes ses fibres. Au milieu de l’obscurité, la vidéo d’un cœur, de barbelés, vibrant au tempo du télescope spatial Kepler. C’est un moment de grâce, une rencontre entre l’intime et l’immensité de l’univers, qui nous rappelle notre place dérisoire et fragile.
En définitive, The last dance est un vaste cabinet de curiosités personnel, où Corine Borgnet propose une imbrication unique de l’intime et de l’universel. Une expérience totale qui utilise un lieu improbable pour un propos essentiel. L’artiste réussit le pari d’un art qui secoue et qui nous oblige à repositionner notre regard sur l’émotionnel.
Le Suquet des artistes de Cannes a prolongé The last dance jusqu’au 4 janvier. Si vous avez l’occasion de vous y rendre, ne passez pas à côté ! Vous ne pourrez être qu’être étonnés.
Infos pratiques – The last dance Corine Borgnet au Suquet des artistes
Suquet des Artistes – 7 rue Saint-Dizier 06400 Cannes
Jusqu’au 4 janvier 2026
Plus d’informations sur le site de la ville de Cannes
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