Je sais d’emblée que je ne vais pas me faire beaucoup d’amis, mais il faut que je vous confesse quelque chose : je ne suis pas un grand fan d’Astérix et Obélix : mission Cléopâtre. Voilà, c’est dit. En fait, de manière générale, je n’aime pas les adaptations en live action des aventures d’Astérix. Même quand c’est Alain Chabat qui s’y colle. En revanche, j’ai toujours adoré les films d’animation. Quand j’étais petit, je regardais en boucle Astérix le Gaulois (celui de 1967) et j’étais encore plus fan d’Astérix et Cléopâtre (1968) et surtout le génialissime Les Douze travaux d’Astérix (de 1972). Il a fallu attendre 2014 pour que je retrouve un peu de plaisir avec une adaptation grâce à Astérix : Le Domaine des dieux réalisé par Alexandre Astier, qui était selon moi le premier depuis belle lurette à avoir compris ce que l’on aimait vraiment dans les aventures d’Astérix.
Mais voilà, depuis peu, Alain Chabat a repris les rênes de la franchise et a cette fois collaboré avec la plateforme Netflix pour proposer une série d’animation adaptée de l’album Astérix et Obélix : Le Combat des chefs. Il n’en fallait pas plus pour titiller ma curiosité. Je me suis donc collé devant mon petit écran histoire de vérifier si le pari était réussi. Spoiler : cette adaptation m’a fait rire du début à la fin !
Astérix et Obélix : Le Combat des chefs, une vraie comédie gauloise
Bien que les réalisateurs aient opté pour une esthétique en 3D (hideuse) plutôt que pour le dessin traditionnel qui a tant de charme, l’adaptation fonctionne plutôt bien. Cette esthétique colorée et fluide de l’animation renforce le comique des situations – ce que je n’ai jamais retrouvé dans les films en live action. La série se déploie sur 5 épisodes, qui sont en fait le chapitrage plus digeste d’un scénario qui aurait pu fonctionner comme un gros long-métrage de 2h30. Chaque gag visuel est finement chorégraphié et les expressions des personnages sont savoureusement exagérées, à l’image des colères d’Obélix.

L’univers est respecté mais modernisé juste ce qu’il faut pour plaire aux spectateurs d’aujourd’hui sans trahir l’œuvre originale. Chabat n’est pas allé aussi loin dans les anachronismes qu’il ne l’avait fait pour Astérix et Obélix : mission Cléopâtre et c’est pour moi un grand soulagement. Dans Le Combat des chefs, on est sur un humour beaucoup plus universel qui, selon moi, fait davantage mouche.
Un scénario burlesque fidèle à l’esprit de Goscinny (sauf la musique)
L’histoire ? Les Romains – ces pauvres fous – ont une idée brillante : provoquer Abraracourcix en duel… sans potion magique dans les parages. Évidemment, ça tourne au vinaigre plus vite qu’un tonneau de cervoise mal bouché. Ajoutez un druide amnésique, un rival ridicule qui s’imagine déjà en Général de Gaule (sic) et des Romains plus cabossés qu’un menhir mal rangé : le cocktail est explosif. L’intrigue, fidèle à l’album, fait la part belle aux quiproquos et aux dialogues savoureux, qui provoquent des éclats de rire à répétition. Pour moi, ça a fonctionné à la perfection : un rire toutes les 10 secondes.
Ce qui m’a moins enthousiasmé – à part l’animation – c’est l’utilisation un peu systématique et facile de musiques additionnelles qui n’ont rien à faire dans l’univers d’Astérix. Boombastic (Shaggy), Grace Kelly (Mika), You Never Can Tell (Chuck Berry), Turn Down for What (DJ Snake)… Autant de titres qui cassent totalement l’immersion et sont vraiment hors-sujet ! Bon-sang : bossez avec des compositeurs originaux et retrouvez la recette du Gâteau à l’arsenic et autres Quand l’appétit va tout va ! C’est ça qu’on veut entendre dans un épisode d’Astérix ! et pas la énième reprise d’un vieux tube usé jusqu’à la moelle…
Des personnages toujours aussi attachants
À regarder en famille entre deux sangliers grillés, Le Combat des chefs version Netflix, c’est comme un banquet final : bruyant, joyeux, un peu foutraque et totalement irrésistible. Astérix malin et moqueur (doublé par Alain Chabat himself) et Obélix tendre et gaffeur (auquel Gilles Lellouche prête sa voix après l’avoir incarné dans le catastrophique Empire du Milieu), forment un duo comique irrésistible, comme on les aime.

Les seconds rôles ne sont pas en reste : Thierry Lhermite est un Panoramix à mourir de rire, mais j’ai surtout aimé le personnage d’Aurélia Cotta – la mère de Jules César – doublée par Jérôme Commandeur ! Un rôle sur mesure !
Une réussite à voir en famille
Cette série d’animation est une belle réussite qui rend hommage à l’esprit d’Astérix. À la fois fidèle, moderne et drôle, Le Combat des chefs offre un moment réjouissant à partager, entre nostalgie et fous rires. Si vous cherchez un divertissement léger et intelligent, c’est un excellent choix. Par Toutatis, ne passez pas à côté !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.