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Une soirée italienne avec le Théâtre du Capitole [CRITIQUE]

by Allychachoo
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Julien vous en parlait hier, nous nous sommes rendus à la générale de la soirée italienne du Théâtre du Capitole. Au programme de la soirée, 2 ballets : les fameuses Liaisons dangereuses donc, et Cantata, chorégraphiées respectivement par Davide Bombana et Mauro Bigonzetti, deux grand chorégraphes italiens contemporains. 2 ballets, 2 sujets, 2 univers.

Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Davide Bombana, qui nous a donc parlé de son adaptation du fameux roman de Choderlos de Laclos, créé par le ballet du Capitole en 2015. Toujours passionnant d’écouter l’histoire d’une création, surtout quand on part d’une oeuvre originale aussi puissante (oui, on est très très fan des Liaisons dangereuses à Culture déconfiture, un roman classique de chez classique qu’on vous recommande fortement !). Davide Bombana a imaginé un ballet reprenant l’essence de l’intrigue, presque féministe via la figure forte de la marquise de Merteuil, faisant la part belles aux pas de deux sur la musique de Rameau. Après un tour dans les coulisses de la Halle aux grains pour découvrir l’envers du décor, place à la danse !

Nous avons donc pu apprécier Les liaisons dangereuses version ballet, et le bilan est un peu mitigé. Probablement que nous avons Julien et moi du mal à nous détacher de tout ce que nous apprécions dans l’oeuvre de Choderlos de Laclos pour apprécier à 100% une version dansée ! Il faut dire que l’exercice est difficile… Les scènes s’enchainent, reprenant l’intrigue si connue, mais difficile de rendre la perfection de l’art du double jeu, de la dissimulation et de la manipulation de l’écrivain. Le côté un peu “descriptif” de la chorégraphie m’a parfois semblé un peu trop poussé, j’aurais aimé qu’on s’en détache un peu plus (mais est-il possible de faire l’impasse sur par exemple les lettres quand on parle d’un roman épistolaire ?). Le décor, a priori plus dépouillé que la première version du ballet du fait du lieu, ne prend pas le pas sur les danseurs, ce que j’ai apprécié. Et heureusement, il reste la danse, et quelle danse ! Certains tableaux m’ont vraiment ravis, notamment le très sensuel tableau d’ouverture entre la marquise de Merteuil et le comte de Gercourt, ainsi que le duel final entre le vicomte de Valmont et le chevalier Danceny.

 

Julie Charlet (Merteuil) et Davit Galstyan (Valmont) dans les Liaisons dangereuses de Davide Bombana

 

Après une courte entracte, place à la Cantata ! Changement radical de style : après un récit narratif, place à un ballet d’ambiance ; après un langage néoclassique sur les pointes, place aux pieds nus qui martèlent le sol ; après les perruques poudrées évoquant le XVIIIème siècle, place à des cheveux en liberté qui font vivre véritablement la chorégraphie. Je vous l’avoue : j’ai eu un peu peur au début, de l’accordéon très nostalgique, des chants évoquant les “bambini” et des pleurs d’enfants, une danse qui s’installe lentement… Mais dès le deuxième tableau, j’ai été emballée, et même plus que ça, parce ces scènes de vie, ces hommes et ces femmes qui se croisent, se fréquentent, vivent. Cantata impose une énergie folle, plein de vie, qui s’impose et écrase tout sur son passage. La musique d’ASSURD & Enza Pagliara, présentes sur scène, fait revivre l’Italie du sud sous nos yeux. Virtuosité, passion, affrontement, et même humour, il y a tout dans la création de Mauro Bigonzetti. J’ai juste regretté d’être si près de la scène pour ce spectacle, j’aurais aimé pouvoir profiter d’une vue plus large pour admirer encore mieux la force des ballets d’ensemble.

 

Cantata (chorégraphie : Mauro Bigonzetti)

 

Vous l’aurez compris, tout ne nous a pas plu à 100% dans cette soirée italienne, mais nous avons apprécié découvrir une nouvelle version des Liaisons dangereuses et surtout surtout nous laisser entrainer par la folle énergie de Cantata !

Vous pouvez retrouver cette soirée italienne proposée par le ballet du Capitole à la Halle aux grains, du 24 au 28 janvier. Toutes les infos sont disponibles ici !

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