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La Bête, de Frank Pé et Zidrou [CRITIQUE]

by Julien
La bete Frank Pé bd critique

Qu’avez-vous fait de votre week-end de Pâques ? Pour ma part, j’en ai profité pour m’évader une dernière fois loin de chez moi, avant d’entrer dans une nouvelle période de confinement. Quelle chance de découvrir dans la maison que nous avions loué une très grande bibliothèque, dans laquelle j’ai pioché plein de BD récentes (je n’ai pas osé m’attaquer aux romans, qui avaient l’air géniaux aussi, mais que je risquais de ne pas avoir fini avant de repartir, ce qui m’aurait terriblement frustré) !

C’est ainsi que je me suis plongé dans La Bête, de Frank Pé et Zidrou, un ouvrage qui me faisait de l’œil depuis belle lurette dans les librairies où je flânais !

Vous l’avez tout de suite reconnue sur la couverture, cette fameuse “bête” n’est autre que le célèbre marsupilami, dans une version beaucoup moins cartoon qu’à l’accoutumée.

La BD commence par un prologue des plus sombres… Dans un cargo qui transporte des animaux braconnés en Amérique du sud, l’équipage et les créatures ont crevé de faim. Presque toutes les bestioles ont péri ou ont été réduites à un état lamentable. Dans l’enclos des singes, un seul spécimen a survécu : une créature hybride au pelage jaune et tacheté, dont la longue queue d’environ dix mètres semble être une anomalie de la nature… De surcroît, la bête est d’une sauvagerie qui semble sans borne.

Pendant ce temps, à Bruxelles, le jeune François est la tête de Turc de ses camarades de classe, qui le traitent de fils de Boche (on est au début des années 50, la guerre est encore fraîche dans les mémoires). Heureusement, François a une passion dans laquelle il peut mettre tout son cœur et trouver du réconfort : c’est le soin qu’il apporte aux animaux qu’il recueille chez lui, au grand désespoir de sa mère qui voit sa maison transformée en véritable ménagerie.

Vous l’avez compris, la route du jeune garçon va croiser celle de ce marsupilami déraciné et mal en point, le début d’une grande aventure dans laquelle les deux souffrances vont pouvoir se consoler mutuellement.

J’ai adoré cette version “sérieuse” des aventures du marsupilami. Réinventer un personnage aussi iconique n’était pas chose aisée, mais Frank Pé et Zidrou ont su conférer à cette bête une nouvelle aura qui lui sied à merveille. A la fois terrifiant et attendrissant, ce marsupilami revenu à l’état sauvage est presque un tout nouveau personnage avec lequel on doit à nouveau de familiariser.

J’adorais le marsupilami quand j’était gamin, je l’aime toujours aujourd’hui que je suis adulte. Pour tous ceux qui ont lu ses aventures il y a trente ans ou plus (le personnage a été créé en 1952 par Franquin), cette BD est une véritable madeleine de Proust ! Je vous recommande vivement sa lecture !

Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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2 comments

Allychachoo 7 avril 2021 - 18 h 00 min

Ô <3 Moi qui adore le marsupilami...

Reply
Julien 7 avril 2021 - 19 h 03 min

Celui-ci pourrait te plaire, mais ce n’est plus vraiment celui de notre enfance… il a mûri ! Moi j’ai bien accroché !

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