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Divines, puissantes et gracieuses

by Julien

Dimanche, je suis allé au cinéma et je me suis pris une claque ! Peut-être même un uppercut ! Bref, le genre de choc rare, intense et qui marque durablement. Le genre de choc que l’on a pu ressentir au cinéma devant La Vie d’Adèle, De Rouille et d’os  ou La Haine. Dimanche, j’ai vu un film qui va compter. Ce film, c’est Divines.

 

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Lors de la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes, Divines a été récompensé par la Caméra d’or, prix qui encourage de jeunes artistes au talent prometteur. C’est en effet le cas d’Uda Benyamina, sa réalisatrice, qui fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec une horde de comédien(ne)s aussi peu expérimenté(e)s qu’elle.

En résumé, l’histoire de Divines est celle de trois nanas de banlieue qui ont une insatiable soif de réussite : Dounia, la revancharde ; Maimouna, la meilleure amie pétillante ; Rebecca, la dealeuse respectée. Trois filles au caractère bien trempé qui ont décidé de prendre leur vie en main, de ne pas se satisfaire du peu qu’on leur donne, qui vont forger leur propre destin.

 

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Même si le film évite les questions qui fâchent et donne une vision parfois prémâchée des banlieues, sa narration et les portraits qui la jalonnent sont incroyablement captivants. A la rage de Dounia répondent la bonhommie candide de Maimouna et l’assurance charismatique de Rebecca. Elles crèvent l’écran et vous font voir toute la palette des émotions avec une authenticité effarante.

Dans cet univers où ce sont les filles qui tiennent la cité et jouent les caïds, c’est évidemment un mec qui tient le rôle de la bimbo du film. Il s’agit de Djigui, aspirant danseur, bombasse en tutu, incarné par le danseur de hip-hop Kevin Mischel (vu chez Mourad Merzouki, rien que ça !). L’inversion des rôles a de quoi faire sourire et pourtant on se prend au jeu !

 

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Bref, ce film excelle dans l’art du contre-pied et décuple ainsi toutes les émotions. A noter en particulier l’excellente bande-son signée Demusmaker, qui convoque à la fois des classiques religieux des XVIIe et XVIIIe siècles, des morceaux de rap agressifs et des compositions originales électriques, toujours utilisées pour contrebalancer la tonalité de la scène représentée. Frissons garantis !

Bref, la semaine cinéma est vraiment intense. Après Le fils de Jean qui nous a touchés par sa subtilité, c’est au tour de Divines de faire exploser tous les cadres par sa puissance et sa grâce ! En tous cas, vous n’aurez aucune raison de ne pas aller au cinéma en septembre !

Avez-vous déjà vu Divines ? Qu’en avez-vous pensé ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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1 comment

Mélanie 9 septembre 2016 - 11 h 53 min

Comme toi, j’ai beaucoup aimé le film 🙂

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