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Querer, une mini-série à ne pas manquer sur Arte [CRITIQUE]

by Julien
Querer Arte

Arte a encore frappé fort. Avec Querer, mini-série espagnole en quatre épisodes, la chaîne prouve une fois de plus qu’elle sait dénicher des œuvres qui bousculent sans asséner. Le sujet, cette fois, est aussi rare que nécessaire : le viol conjugal. Après trente ans de mariage, Miren décide de porter plainte contre son mari pour viols répétés. Une prise de parole fait tomber les masques.

Querer : un drame familial avant tout

La force de Querer, c’est de ne jamais céder au simplisme. Le récit ne se transforme pas en procès à charge, mais en une exploration sensible des réactions de chacun : la sidération, le doute, la colère, la honte. Quand Miren confie ce qu’elle a subi, ses deux fils réagissent de façon opposée. Le benjamin la croit, la soutient, cherche à comprendre. Mais l’aîné se range du côté du père, par loyauté, par déni, peut-être aussi par peur de voir s’effondrer l’image d’une famille qu’il croyait solide.

Je dois dire que ce qui m’a le plus impressionné, c’est la manière dont sont abordés les personnages de c*nnards. Le père accusé, d’abord, et le fils aîné ensuite. Tous deux sont exécrables, et pourtant la série parvient à nous faire comprendre leur point de vue – voire même leur incompréhension, simulée ou réelle, face aux allégations de Miren…

Querer Arte
Querer, à voir sur Arte jusqu’au 4 décembre 2025

La mise en scène, sobre et tendue, refuse tout effet. Pas de flashbacks voyeuristes, pas de grands discours féministes plaqués : la série préfère le silence, les regards, les gestes qui trahissent plus qu’ils ne disent. C’est ce qui la rend si puissante. Les dialogues, ciselés mais naturels, semblent sortir tout droit du réel. Et les acteurs, d’une grande justesse, donnent à cette histoire une humanité bouleversante.

Le courage de dire

En quatre épisodes, Querer réussit à rendre palpable ce que la société a longtemps préféré taire : la violence dans l’intime, celle qui se cache derrière les murs d’une maison tranquille. La série montre que parler, c’est déjà commencer à se libérer — même si le prix à payer est immense.

Sans chercher à juger, Querer écoute, et c’est ce qui la rend si précieuse : une série qui ne crie pas, mais qui laisse une empreinte durable, au creux du silence.

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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