Saviez-vous qu’avant d’être un film culte de Disney, Les Aristochats était… une nouvelle signée Émile Zola ? Oui oui, vous avez bien lu : Émile Zola, le roi du naturalisme, celui qui aimait tellement la misère et la crasse qu’il en faisait des romans fleuves ! Figurez-vous qu’il avait pondu en 1864 une petite nouvelle intitulée Le Paradis des chats, dans son recueil des Contes à Ninon.
Le Paradis des chats, le cross-over inattendu entre Zola et Disney
Bon, on est d’accord, Zola et Disney, ce n’est pas exactement la collab’ qu’on attendait. On imagine mal Zola en train de griffonner une histoire de matous qui chantent du jazz sur les toits de Paris… d’autant qu’il y aurait eu là un léger anachronisme musical.
Pourtant, Walt Disney avait un faible pour la littérature française (comme quoi, l’inspiration peut venir des endroits les plus inattendus). Il s’est donc inspiré de cette petite nouvelle féline pour concocter son chef-d’œuvre animé Les Aristochats, vingt-cinquième long-métrage d’animation de son studio.
Vie de chat – Vie de pacha
Alors, bien sûr, dans le film, on n’est dans une adaptation très fidèle de la nouvelle Zola. Il faut dire qu’entre la vie de chat d’appartement bien propret et celle de chat de gouttière qui fait la fête, Disney a choisi son camp. Et on ne va pas se mentir : tant mieux ! Parce que Thomas O’Malley et ses potes jazzmen à moustaches sont quand même nettement plus charismatiques que n’importe quel chat naturaliste qui se respecte.
Dans Le Paradis des chats, Zola raconte les péripéties d’un matou bien nourri et soigné qui dédaigne les douceurs de son foyer, car il ne rêve que d’aller rejoindre les chats de gouttière qu’il aperçoit par la fenêtre. Mais la liberté se paye cher, comme il l’apprendra à ses dépens. On voit bien ce qu’il reste de cette mince intrigue dans Les Aristochats, n’est-ce pas ?
Tout le monde veut devenir un cat !
Zola ou Disney, nouvelle ou dessin animé, une chose est sûre : cette histoire donne envie d’être un chat ! Entre les gamelles de lait, les solos de guitare et les câlins dans les coussins, qui ne rêverait pas de rejoindre la bande de Marie, Toulouse et Berlioz ? Alors, peu importe que Zola ait imaginé un Paradis des chats un peu tristoune : grâce à Disney, on a droit à une bande-son jazzy et à un final en fanfare.
Au final, on dit quand même merci à tonton Émile pour avoir inspiré l’un des films d’animations les plus réussis du vingtième siècle !
Et vous, entre Zola et Disney, vous avez une préférence ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.