Cette semaine, Odyssud et l’Aria accueillaient sur la scène de Cornebarrieu un trio bien connu des lève-tôt : les Coquettes ! Depuis 2022, les trois chanteuses interviennent en effet dans l’émission Télématin sur France 2 avec une petite pastille musicale dans laquelle elles dézinguent l’actualité. Mais avant d’apparaître sur nos petits écrans, les Coquettes sont surtout des bêtes de scène qui proposent un spectacle aussi acidulé qu’engagé. Mercredi soir, nous étions donc au théâtre pour voir leur dernier spectacle Merci Francis !
Les Coquettes, un vrai rail de… liesse !
Mon amie sodo, Un 69 à Châteauneuf, Le Clitoris… Voilà, les Coquettes n’y vont pas par quatre chemins : elles abordent tous les sujets de manière totalement décomplexée. Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Avec Merci Francis, on a vraiment passé une soirée sous le signe du rire mais aussi des coups de gueule. Les Coquettes n’ont pas de tabou et sont prêtes à désamorcer tous les stéréotypes pour défendre vigoureusement leurs convictions. Les frotteurs dans les transports en commun, le fait de vieillir, l’injonction à être heureuse (Génération Happy), les féminicides, l’homophobie… Tout ce qui les fait bouillir est un prétexte idéal à chanter en grattant leur ukulélé et en se trémoussant dans leurs combis roses à paillettes. Dans leurs chansons interprétées sur des airs gais et légers, les Coquettes injectent avec humour une bonne dose d’engagement et ruent dans les brancards de tous les réacs.
Parfois, les chanteuses abordent aussi des sujets plus intimes et touchants, comme lorsque Marie (la plus caustique du groupe) nous raconte sa difficulté à trouver sa place en tant que belle-mère. Car les Coquettes ne sont pas que rigolotes, elles sont aussi touchantes dès qu’elles commencent à lever un voile sur leurs fragilités. De nombreuses femmes (et d’hommes) se reconnaîtront dans leurs anecdotes tantôt émouvantes tantôt truculentes.
Spectateurs masculins, ne soyez pas susceptibles
Si on voulait être exact, il faudrait dire que les Coquettes sont en fait un trio… à quatre ! Après tout, les trois mousquetaires aussi étaient quatre, non ? Les trois chanteuses sont accompagnées du pianiste Thomas Cassis que l’on ne saurait totalement oublier derrière ses claviers. Il est un membre à part entière du groupe. Représentant de la masculinité sur la scène, il en prend gentiment plein la tronche au nom de tous les autres mecs : une chanson est ainsi totalement dédiée aux hommes, ces pauvres créatures qui risquent de mourir au moindre rhume (c’est de bonne guerre, j’avoue que je me suis reconnu dans cette caricature si peu exagérée…).
Comme les Coquettes interprètent une ode au clitoris (parce que bon, il serait temps que tout le monde sache à quoi ça ressemble et à quoi ça sert), elles équilibrent la balance en chantant ensuite une chanson sur la b*te… ou plutôt devrais-je dire sur « Monique » comme elles la surnomment courtoisement. Chaque chanson est un petit bijou d’écriture et d’interprétation !
Depuis 2022, la chanteuse Juliette Faucon est remplacée par une autre blonde : c’est Mélodie Molinaro qui reprend parfaitement le rôle de la niaise du groupe et qui s’est parfaitement fondue dans le trio. Avec Lola Cès et Marie Facundo, on a vraiment l’impression d’être avec trois bonnes copines qui savent rire de tout, sans se prendre la tête mais sans non plus se la jouer bécasses.
Si les Coquettes passent près de chez vous, n’hésitez pas à aller les applaudir. Vous allez passer une soirée que vous n’oublierez pas de sitôt. Quant à moi je n’ai plus qu’une chose à dire : « Merci les Coquettes et merci Francis ! »
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.