Home À visiter 10 jours en Ouzbékistan : un voyage de soie d’ouest en est

10 jours en Ouzbékistan : un voyage de soie d’ouest en est

by Julien
Ouzbékistan Khiva (1) © Culture déconfiture

Envie de dépaysement sans aller au bout du monde ? L’Ouzbékistan est une destination idéale : sûre, accueillante, d’une richesse culturelle & architecturale vertigineuse. En dix jours bien pensés, on peut traverser le pays d’ouest en est, du désert de Khorezm aux coupoles bleutées de Samarcande. Voici un itinéraire fluide et équilibré, combinant TGV ouzbek, taxis locaux et escales inoubliables.

Jour 1 – Barcelone → Urgench (via Istanbul, Turkish Airlines)

Plutôt que de partir de Toulouse d’où je suis originaire, le plus simple était d’opter pour un départ de Barcelone avec une escale à Istanbul. Turkish Airlines propose des liaisons fluides et confortables vers Urgench, la porte d’entrée idéale pour explorer Khiva. Inutile de s’attarder à Urgench, un transfert direct en taxi vers Khiva (environ 40 minutes de route) est parfaitement adapté.

Jours 2-3 – Khiva, la perle du désert

Entourée de remparts d’argile, Khiva ressemble à un décor de conte oriental figé dans le temps. L’Itchan Kala, cœur historique classé à l’UNESCO, se parcourt à pied : minarets turquoise, médersas finement sculptées, bazars tranquilles. Deux jours permettent de s’imprégner de son atmosphère ocre et silencieuse, surtout au coucher du soleil.

Ouzbékistan Khiva (1) © Culture déconfiture
Ouzbékistan – Khiva © Culture déconfiture

Khiva est une ville que j’ai adorée. Franchement, on se sent immédiatement propulsé dans un décor des mille et une nuits… Je ne serais pas étonné d’apprendre que l’Agrabah imaginaire d’Aladdin ait été inspiré par Khiva.

Jour 4 – Noukous et les forteresses du désert

Après s’être acclimaté au mode de vie ouzbek, cap vers Noukous en taxi (environ 3h30), avec arrêt au Musée Savitsky de Noukous, surnommé « le Louvre des steppes » pour sa collection d’art avant-gardiste soviétique. J’y ai consacré un article complet ici.

Musée de Noukous (Ouzbékistan) © Culture déconfiture
Musée de Noukous (Ouzbékistan) © Culture déconfiture

De là, partez explorer les forteresses du désert du Khorezm (Ayaz Kala, Toprak Kala…) : ruines majestueuses surgissant des sables, vestiges d’un empire oublié. Pour ma part, j’ai passé la nuit dans un Yourt Camp au pied d’Ayaz Kala, mais je ne vous recommande absolument pas l’expérience. Outre l’inconfort, j’ai vraiment eu le sentiment d’être tombé dans un attrape-couillon. Et le couillon, c’était moi !

Ouzbékistan Forteresses Ayaz Kala © Culture déconfiture
Vers la forteresse d’Ayaz-Kala © Culture déconfiture

Jours 5-6 – Boukhara, la cité aux 365 mosquées

Ensuite, direction Boukhara en train rapide ou en taxi. La ville est un enchantement : patios ombragés, madrasas aux faïences bleu roi, caravansérails et mosquées séculaires. Le centre historique se visite aisément à pied. Ne manquez pas la place Liabi-Khaouz, le minaret Kalon et l’ensemble Poi-Kalon, cœur battant de la vieille ville.

C’est aussi là que l’on trouve certains tombeaux parmi les plus anciens du monde musulman, comme le Mausolée des Salamides (tombe d’Isamïl Ier) mais aussi celui du prophète Job (a.k.a. Ayoub pour les musulmans).

Ouzbékistan Mausolée Ismail Samani © Culture déconfiture
Le Mausolée Ismail Samani © Culture déconfiture

Jours 7-8 – Samarcande, l’éternelle légende

Encore un trajet rapide en TGV (1h30) pour rejoindre Samarcande, la cité mythique de Tamerlan. La majesté du Registan, la mosquée Bibi-Khanum et le mausolée de Gour-Emir suffiraient à justifier le voyage. J’avoue que c’est surtout pour Samarcande que j’ai voulu faire ce voyage en Ouzbékistan !

Ouzbékistan Afrosiyob © Culture déconfiture
Les trajets se font très bien avec Afrosiyob, le TGV ouzbek © Culture déconfiture

Ce que j’ai préféré, c’est la Nécropole Shakhi-Zinda. Nichée sur une colline à l’est de Samarcande, la nécropole est sans doute le lieu le plus bouleversant du pays. On y chemine comme dans un rêve bleu, le long d’un étroit couloir de mausolées couverts de faïences turquoise et de motifs floraux d’une finesse inouïe. Chaque dôme, chaque carreau de céramique semble vibrer à la lumière du jour (particulièrement magique au coucher du soleil). C’est un lieu d’une beauté presque irréelle, à la fois mystique et apaisant, où l’art islamique atteint un sommet de grâce. À Samarcande, le Registan éblouit ; Shahi-Zinda, lui, émeut.

Ouzbékistan Nécropole Samarcande © Culture déconfiture
La Nécropole de Samarcande © Culture déconfiture

De là, on peut aussi faire une excursion à Chakhrisabz, ville natale de Tamerlan, mais elle s’avère assez dispensable tant les trajets sont longs et les ruines restaurées sans âme dans un immense parc qui a fait perdre au site toute son authenticité.

Jour 9 – Tachkent, entre modernité et mémoire soviétique

Poursuivez en train vers Tachkent (2h). La capitale, plus administrative que pittoresque, mérite une journée au maximum. Baladez-vous dans la ville, admirez quelques stations de métro à la décoration « à la Russe », flânez au bazar Chorsu, allez découvrir l’architecture brutaliste de l’Hôtel Uzkekistan…

Ouzbékistan Tashkent © Culture déconfiture
Ouzbékistan – Tachkent © Culture déconfiture

Dans la soirée, ne manquez pas d’aller faire un tour dans la très étrange Magic City, une copie kitschissime et miniature de Disney Land qui est le rendez-vous nocturne de toutes les familles tachkentoises. Un quartier étonnamment pittoresque !

Ouzbékistan Taschkent Magic City © Culture déconfiture
Tachkent – Magic City © Culture déconfiture

Jour 10 – Retour vers Rome (via Istanbul)

L’esprit rempli de souvenirs et de couleurs, il est temps de penser au retour (toujours via Turkish Airlines), des images plein les yeux et du sable d’Asie centrale encore sur les chaussures. Pour ma part, le voyage ne s’arrêtait pas là, puisque après les merveilles de l’Orient islamique, je suis allé à Rome m’extasier devant les merveilles du christianisme. Mais ça, c’est une autre histoire…


En résumé

  • Durée idéale : 10 jours
  • Transport international : Turkish Airlines (via Istanbul)
  • Transport local : train à grande vitesse (Afrosiyob) + taxis pour les trajets désertiques
  • Sens conseillé : d’ouest en est (Urgench → Tachkent)
  • Étapes clés : Khiva → Noukous → Boukhara → Samarcande → Tachkent
  • Conseil : ne pas s’attarder à Chakhrisabz ni à Tachkent, et réserver au moins deux nuits pleines à Khiva, Boukhara et Samarcande
  • Gastronomie : tous nos conseils ici

Un itinéraire limpide, poétique et intense, à l’image de ce pays fascinant où chaque dôme raconte un fragment de la route de la Soie.

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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