À une trentaine de kilomètres de Rome, Ostie Antica s’étend comme une fresque grandeur nature de la vie romaine. Fondée au IVᵉ siècle av. J.-C. pour protéger l’embouchure du Tibre, elle devint le grand port qui approvisionnait Rome en blé, vin, huile et marchandises venues de tout l’Empire. Abandonnée puis recouverte par les alluvions, la ville a conservé une trame urbaine intacte : rues pavées, insulae, temples, théâtres et thermes semblent attendre que les habitants rentrent du port.
C’est l’une des plus belles découvertes que j’ai faites lors de mes voyages lors de l’été 2025…
Ostie, entre grandeur et quotidien
La visite révèle une ville à deux échelles : celle du prestige et du pouvoir, avec ses temples, son forum et ses thermes décorés de mosaïques marines ; et celle du quotidien, avec les boulangeries, les tavernes, les ateliers et les cours intérieures. Cette proximité des espaces officiels et domestiques permet de percevoir la complexité du tissu social romain, du commerçant aisé à l’artisan anonyme.
L’état de conservation est particulièrement époustouflant. Contrairement à de nombreuses ruines que j’ai pu visiter par le passé, ici pas besoin d’être doté d’une imagination débordante pour comprendre comment tout fonctionnait. La ville est extrêmement « lisible », même pour les néophytes de mon espèce !
Marcher dans une ville encore vivante
Ce qui subjugue à Ostie, c’est la sensation de circuler dans un lieu où la vie s’est arrêtée sans disparaître. On longe les comptoirs de taverne, on franchit les seuils usés des boutiques, on imagine les rires résonner encore dans le théâtre. Les mosaïques et fresques, parfois très bien conservées, donnent des éclats de couleur à ce décor de briques rouges et de pierres chauffées par le soleil.
La lumière comme dernier habitant
En août, la lumière italienne enveloppe les ruines, caresse les murs et sculpte les colonnes. Les ombres découpent les espaces comme si elles en redessinaient le plan. Ostie ne se contente pas de raconter l’histoire : elle la fait ressentir. On repart avec le sentiment d’avoir partagé quelques heures avec une ville qui, malgré les siècles, n’a jamais cessé de respirer.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.







