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Les séries surcotées sur Netflix

by Julien
séries Netflix © Culture déconfiture

On les encense, on les binge-watch, on les élève au rang d’œuvres majeures du petit écran. Mais derrière le vernis de la hype et les discours dithyrambiques, certaines séries cachent un vide, une prétention ou une répétition qui méritent d’être interrogés. Ripley, Le Problème à trois corps, Adolescence ou encore Squid Game partagent un point commun : elles cartonnent sur Netflix… mais sont-elles vraiment à la hauteur de ce qu’on en dit ? Plongée dans le royaume des séries surcotées.

Pourquoi c’est surcoté :

  • Esthétique obsédante mais creuse : Le noir et blanc léché donne une impression de profondeur artistique, mais cette stylisation rigide prend parfois le pas sur le rythme narratif. L’effet « tableau vivant » finit par anesthésier la tension.
  • Répétition des motifs : La série étire inutilement une intrigue connue (tirée du roman de Patricia Highsmith), sans offrir de réelle nouveauté par rapport aux versions précédentes (Le Talentueux Mr Ripley avec Jude Law, Matt Damon, Gwyneth Paltrow et Cate Blanchett, notamment, qui pour le coup était génial… ou même la version Plein soleil avec Alain Delon qui était plus convaincant).
  • Lenteur pesante : Le minimalisme des dialogues et le jeu volontairement figé d’Andrew Scott peuvent passer pour de la subtilité… ou pour un ennui chic. Pour moi qui l’avais adoré dans Sherlock et surtout dans Sans jamais nous connaître, c’est une grande déception. Et très franchement, 8 épisodes d’une heure pour un récit qui était très bien raconté dans un long-métrage de 2 heures, c’est trop !
  • Aura pseudo-intello : L’ambiance feutrée et le rythme contemplatif semblent surtout destinés à flatter un spectateur qui veut « se sentir intelligent », sans que le fond soit particulièrement profond.

Pourquoi c’est surcoté :

  • Adaptation occidentalisée confuse : Le roman d’origine est – paraît-il, car je ne l’ai pas lu – d’une richesse scientifique et philosophique rare ; Netflix en propose une version édulcorée, hollywoodienne, centrée sur l’action et les rebondissements au détriment des enjeux intellectuels.
  • Trop de personnages, peu développés : La série multiplie les protagonistes (notamment le « Oxford Five »), mais sans leur donner une vraie épaisseur. On finit par ne s’attacher à personne.
  • Effets spéciaux tape-à-l’œil : Les séquences immersives de jeu en réalité virtuelle ou d’effondrement de la physique sont visuellement bluffantes, mais elles masquent mal la vacuité dramatique.
  • Complexité simulée : La série veut paraître « cérébrale », mais simplifie à outrance les concepts scientifiques du livre, donnant une impression de profondeur… superficielle.

Pourquoi c’est surcoté :

  • Émotion sur-commandée : La série joue constamment sur la corde sensible à un point qui frôle parfois la manipulation émotionnelle. Chaque épisode semble calibré pour tirer des larmes ou sidérer le spectateur. Le scénario accumule les thématiques sociales (classe, sexualité, santé mentale, harcèlement scolaire…), au risque de transformer les personnages en porte-paroles d’enjeux plutôt qu’en êtres humains crédibles.
  • Esthétique réaliste fabriquée : La mise en scène naturaliste et les épisodes tournés en plan-séquence donnent une impression d’authenticité… mais cette forme est plutôt un vernis, une esthétisation du réel, qui dissimule maladroitement la vacuité de l’analyse sociologique et psychologique.
  • Un casting fort, mais prévisible : Stephen Graham est excellent, certes, mais il incarne une fois de plus le père tourmenté, en lutte contre un système social brutal — un rôle qu’il tient presque en pilotage automatique à ce stade. Je l’ai nettement préféré dans Bodies, une série qui, contrairement à celles abordées dans cet article, est vraiment sous-cotée !
  • Récupération Netflix : Présentée comme un « choc social » indispensable, la série sert aussi de caution sérieuse à une plateforme en quête de légitimité culturelle, quitte à sacraliser un récit convenu sous prétexte qu’il parle de la « vraie vie » et des « vrais problèmes ». Superficiel à souhait…

Pourquoi c’est (déjà) surcoté :

  • Pérennisation d’un concept qui devait rester unique : La force de la première saison résidait dans l’effet de surprise, la critique sociale acérée et la brutalité symbolique. C’était vraiment top ! Les suites diluent ce propos dans une mécanique répétitive.
  • Lourdeur métaphorique : La critique du capitalisme et de la société du spectacle devient de plus en plus appuyée, au point de perdre toute subtilité. Avec le développement de la mythologie interne, la série glisse vers un univers à la fois plus spectaculaire et moins pertinent. La première moitié de la saison 2 est particulièrement laborieuse. Et la suite est très répétitive.
  • Personnages affadis : Les nouveaux protagonistes manquent souvent de charisme ou sont stéréotypés (la mère et le fils, le junkie, la femme transgenre, l’ancien soldat de la Marine, le youtubeur, la fille enceinte, la chamane…), et les anciens sont utilisés de manière artificielle pour maintenir l’intérêt de façon souvent invraisemblable.

Si certaines de ces séries ont des qualités indéniables, il m’a semblé en voyant celles-ci que leur réputation semblait parfois reposer davantage sur leur formule marketing, leur timing de sortie, ou leur positionnement culturel que sur leur réelle profondeur artistique ou narrative.

Et vous, qu’avez-vous pensé de ces séries Netflix ? Vous les avez aussi trouvées surcotées ou vous pensez que leur succès est mérité ?

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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