Le 5 juin dernier, j’ai eu le privilège d’assister au spectacle très intime Histoires de Bouches, un véritable festin pour les sens et l’esprit dans un lieu tenu secret jusqu’à la dernière minute. Imaginez un rendez-vous où les mots se dégustent, où les notes se savourent et où le jus de la treille désaltère… Une expérience unique qui mêle lecture, dégustation et musique, le tout dans une ambiance chaleureuse et intimiste.
Histoires de Bouches : un menu de saveurs et d’émotions
Sous la houlette de Céline Cohen et Yohann Villepastour, Histoires de Bouches nous a offert un florilège de recettes brûlantes ou secrètes, dans l’intimité d’une cave toulousaine. Pour l’occasion, c’est le restaurateur Simon Carlier, chef du Solides, qui nous a ouvert sa trappe. Car oui, pour accéder à sa cave, il a fallu emprunter une trappe dérobée sous les dalles du restaurant, une sorte de passage secret vers un monde parallèle.
Qui aurait imaginé que sous le restaurant, les textes se croquent comme des anecdotes, se goûtent comme des souvenirs — du croustillant, du salé, de la douceur, du chaud et même du piquant ? Les participants ont vite compris qu’ici, vin et littérature forment un mariage parfait dont nous étions ravis d’être les témoins.
Tapis chatoyants, coussins douillets… tout était réuni pour nous faire passer la plus agréable et insolite des soirées.
Simon Carlier, chef d’orchestre des papilles
Pour les 4 et 5 juin, Simon Carlier a apporté sa touche poétique et gustative à cette expérience. Avec lui, les mots s’enrobent de saveurs inattendues, créant une alchimie délicieuse. Entre deux passages poétiques ou musicaux, se sont succédés les verres de vin et de bière : un peu de blanc pour commencer (Brand Bros-Wilder Satz), une bière du Lot Prayssac pour poursuivre la soirée, et enfin un vin rouge pour achever les libations (Chai les Mauvais Garçons).
Autour de quelques pages lues et de chansons fredonnées, on a pu déguster tout ce qui rend la vie si délicieuse, ses épices et ses effluves.
Des classiques revisités… à la cave
Côté musique, le public a eu droit à des reprises surprenantes : L’amour à la plage de Niagara transformé en L’amour à la cave, une version acoustique délicieusement décalée ! Sans oublier La Nuit n’en finit plus de Petula Clark et Les Tuileries de Colette Magny, interprétés par nos hôtes avec une douceur vibrante.
Pour ma part, la soirée m’a bien trop fait saliver pour que je quitte les lieux sans aller goûter aux plats de Simon Carlier. Une fois remonté à la surface, direction la salle du restaurant pour une séquence dégustation… autant vous dire que la soirée s’est prolongée jusqu’à quasiment minuit, car je me suis laissé tenter par le menu « D’une mer à l’autre » et sa farandole de plats fins et généreux (dont je vous donne un aperçu ci-dessous – mais, petit regret, ce qu’il y avait dans les assiettes, bien que délicieux, ne correspondait pas vraiment à ce qui était décrit sur la carte).
Face au succès du spectacle Histoires de Bouches, une date supplémentaire a été ajoutée le 11 juin, avec une dégustation de vins concoctée par La Cave Saint-Etienne. Alors, prêts à vous resservir une lampée d’émotions et une rasade de mots ? Santé et à vos papilles !
Pour ceux qui veulent prolonger l’expérience du théâtre souterrain, sachez que le Festival de Caves se poursuit jusqu’au 15 juin 2025. Pour ma part, je serai dans le quartier St Sernin le 12 juin pour Le Père Karamzov. Et vous, qu’irez-vous voir ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
1 comment
Quelle belle expérience!
L’an prochain, il vont pouvoir ajouter des soirées 😉