A Rome, Bérénice se réjouit d’épouser Titus qu’elle aime et dont elle est aimée. Antiochus quant à lui, amoureux secret et malheureux, veut s’en aller. Mais la loi romaine rattrape les amants : le sang impérial ne peut se mêler à celui d’une étrangère. Titus n’a pas le droit d’épouser Bérénice, en vertu des lois dont il est le garant. En cinq actes et 1506 vers, Racine nous raconte la séparation des amants.
Acte 1 : ça se passe dans un salon sponsorisé par poltronesofà (artigiani della qualità) sur une scène couverte de sable blanc mêlé de poussière de marbre. Et ça parle en alexandrins découpés à la hache. Bérénice fait son entrée en scène pompette. Le spectateur assis à ma gauche commence déjà à s’endormir. Et puis Antiochus dit : « Je demeurai longtemps errant dans Césarée ». J’aime bien ce vers, relu récemment chez Aragon.
Acte 2 : Bérénice ne sait pas quoi faire de ses mains, alors elle agite un plaid, elle interpelle Titus avec des accents de poissonnière. Des gens rient. Mon voisin ronfle un peu.
Acte 3 : Arsace (transgenre ? androgyne ? moderne quoi…) fait le tour de la scène en courant avec un plaid rose. Le PSG vient de marquer un but ? J’ai un peu piqué du nez, j’avoue.
Acte 4 : Bérénice crache sur la mémoire de l’empereur Vespasien. Mais elle crache au sens propre… Rtt Pff ! Et puis elle a une jolie couronne, on dirait Turandot. Tiens, ça parle hébreu maintenant ? Pas moi.
Acte 5 : on veut se suicider, on se réconcilie, on fait bonne figure, on salue le public. Ouf on peut partir !
Je retiendrai surtout les entractes, ponctués par des extraits du film Césarée de Marguerite Duras (1979), voix sublime et texte magnifique au son du violoncelle. Je ne prétends pas avoir compris les intentions de Célie Pauthe dans cette mise en scène, mais au moins j’aurais découvert ce court-métrage. C’est toujours ça de pris.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
