Le mois des fiertés touche à sa fin. Entre deux arcs-en-ciel, on n’a pas perdu les bonnes habitudes : du théâtre (avec la troisième édition du Festival de Caves de Toulouse), de l’opéra et un peu de lecture. C’est parti pour le bilan culturel du mois de juin !
Histoires de bouches, de Céline Cohen et Yohann Villepastour
Invités à pénétrer la cave du restaurant Solides, nous avons assisté à un petit concert poétique en tout petit comité, avec dégustation de vins choisis par le maître des lieux, le chef Simon Carlier. Un moment délicieux dans tous les sens du terme, dont nous vous avons parlé ici.
Le père Karamzov, d’après Dostoïevski par Céline Cohen
Céline Cohen s’est inspirée du roman russe et s’est concentrée sur un personnage : le père. C’est à travers sont point de vue et son récit que nous redécouvrons l’histoire des trois frères. Un spectacle vu à la Cave Poésie dont nous vous avons parlé là.
Adrienne Lecouvreur, de Francesco Cilea par Ivan Stefanutti
Cet opéra est rare. J’en veux pour preuve : il n’avait pas été donné à Toulouse depuis 1986, soit presque 40 ans ! Les Toulousains ont pu redécouvrir l’histoire de cette actrice de la Comédie-Française, amoureuse d’un comte et rivale mortelle d’une princesse. Revisité à la sauce Art nouveau, ce spectacle a su convaincre le public, notamment les deux rôles féminins principaux interprétés par la soprano Lianna Haroutounian et la mezzo Judit Kutasi.
Noces de sang, de Federico Garcia Lorca
Pour les besoins d’un nouveau projet, j’ai relu Noces de sang de Lorca, texte à la fois poétique et brut. La pièce s’inspire d’un fait divers relaté en juillet 1928 et est particulièrement marquée par une tonalité andalouse et folklorique. Certains diront que Lorca a voulu, par cette pièce, flatter le goût du public de son époque par sa frénésie déclamatoire et son lyrisme facile. Qu’importe : je suis bon public et j’adore cette tragédie !
Les Garçons de l’amour, de Ghazi Rabihavi
Première incursion dans la littérature iranienne contemporaine. Djamil, est un garçon du sud de l’Iran et dans son récit, il rapporte tout ce qui lui est arrivé depuis son enfance jusqu’au moment où il quittera l’Iran pour suivre le chemin de l’exil. Son récit s’adresse à Nadji, l’amour de sa jeunesse, un amour fou, tragique et interdit. On sent au fil des chapitres le poids de la culpabilité. Qu’est-il advenu de Nadji ? Et de quoi Djamil est-il coupable ? C’est tout l’enjeu de ce récit.
Comment, dans l’Iran islamique et révolutionnaire de 1978, un couple de jeunes hommes pouvait-il vivre au grand-jour leur amour ? La question est rhétorique, bien entendu, car l’homosexualité avouée est toujours passible en Iran de peine de mort, et il n’est pas une année depuis 1978 où cette peine ne soit exécutée. Je ne sais pas si cela est propre au style de l’auteur ou bien à sa traduction en français, mais j’ai eu du mal à avancer dans ce récit. Dommage, car j’ai pourtant perçu l’intérêt de cette prise de parole, le courage et l’importance de partager un tel témoignage. Mais qu’est-ce qui a manqué, je suis bien en peine de le dire…
Et vous, qu’avez-vous vu et lu pendant ce mois des fiertés ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.