Comme toujours, je prends plaisir à découvrir les créations de Ryan Murphy. Avec Grotesquerie, je m’attendais à être dérangée, intrigante et captivée… et je n’ai pas été déçue.
Grotesquerie : le pitch
Lois Tryon est détective. En proie à des difficultés personnelles intenses avec sa fille et son mari hospitalisé, elle doit en plus face à une série de crimes absolument atroces. Des crimes “grotesques”, dont elle perçoit des messages qui dépassent le cadre des meurtres. Qui en est l’auteur ? Et surtout : que veut-il lui dire spécifiquement à elle, Lois ?
Pas de piste sérieuse… Mais les meurtres sont couverts en détails par un journal religieux, le Catholic Guardian. Intriguée, Lois se rapproche donc de la jeune journaliste, Sœur Megan. Plusieurs membres de la communauté gravitent autour des démons, extérieurs comme intérieurs. Le charismatique père Charlie. La menaçante infirmière Redd. L’énigmatique Ed. Tout cela s’imbrique dans l’enquête sordide de Lois, où chaque indice ne semble qu’être un piège.
Un malaise fascinant
Grotesquerie est malaisant, dérangeant, glauque… Imaginez tous les adjectifs possibles pour décrire cet état de fait. Lois veut se (et nous) convaincre que cette série de meurtres est une lutte entre le bien et le mal. D’où l’avalanche de références religieuses et satanistes. L’ambiance est poisseuse et vous colle à la peau. La tension narrative est parfaitement dosée : chaque épisode augmente l’angoisse tout en donnant des réponses partielles, laissant le spectateur sur le fil du rasoir. L’univers est sombre, mais fascinant, et les retournements de situation sont à la fois surprenants et crédibles dans ce cadre psychologique oppressant.
Les personnages sont parfaits. Complexes. Denses. Torturés. Extrêmement bien construits, et particulièrement bien écrits. On se perd dans la paranoïa parfois obsessionnelle de Lois, ce qui rend chaque révélation encore plus angoissante. J’ai absolument adoré la relation équivoque qui se tisse entre elle et l’infirmière Redd. Car au-delà de cette enquête, c’est bien l’univers personnel de Lois qui est décortiqué, avec son alcoolisme, ses blessures familiales et ses doutes constants. Ryan Murphy joue habilement avec notre empathie et notre malaise : on se sent à la fois spectateur et complice des tourments de Lois.
Des acteurs incroyables
Décidément, on retrouve toujours des fortes personnalités dans les rôles des séries de Ryan Murphy ! Niecy Nash-Betts porte Grotesquerie sur ses épaules avec une interprétation magistrale Lois Tryon, entre force et fragilité. Sa dynamique avec Lesley Manville (infirmière Redd) est électrisante : tension, manipulation, complicité ambiguë… tout y est.
Et que dire du duo de religieux sacrément dérangé, magnifiquement campés par Micaela Diamond & Nicholas Chavez. Après Monstres : l’histoire de Lyle & Erik Menendez, Nicholas Chavez confirme son talent à incarner des personnages profondément troublés dans l’univers Ryan Murphy. Nulle doute qu’il va devenir l’un de ses acteurs fétiches, qui s’immergent totalement dans la noirceur de sa cosmogonie.
Est-ce que l’apparition de Travis Kelce ne m’a pas fait avoir un grand sourire, en mode “mais nooon ??!!” ? Bien sûr que si 😉 Mais au-delà de l’énorme clin d’œil à la Swiftie que je suis, je dois dire que damned, pas mal. Il est très convaincant dans le rôle si ambivalent d’Ed, tantôt charmeur, tantôt inquiétant.
Grotesquerie est une série qui ne laisse pas indifférent. Malaise, tension, personnages troublants et intrigues psychologiques se combinent pour offrir une expérience intense et addictive. Si vous aimez les séries qui explorent les zones d’ombre de l’âme humaine, cette série est faite pour vous. Moi, en tout cas, j’ai été captivée du début à la fin… et je suis déjà curieuse de voir ce que Ryan Murphy nous réserve ensuite.
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