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Janvier 2023, le bilan culturel

by Julien
Bilan culturel janvier 2023 manifestation contre la réforme des retraites Toulouse

Le mois de janvier est rude. Alors que 2023 ne commence pas sous les meilleurs auspices, la culture est heureusement là pour nous permettre de respirer un peu. Entre cinéma, théâtre, concerts et lecture, on a fait le plein de découvertes. C’est parti pour le premier bilan culturel de l’année.

cinema

L’immensità, d’Emanuele Crialese

Le réalisateur de ce film nous propose un récit intime sur l’enfance et le rapport qu’il avait avec sa mère (incarnée par la très belle Penélope Cruz) à qui il a dédié cette œuvre. La reconstitution du Rome des années 70 est très réussie. Plusieurs séquences chantées (en playback) et dansées ont été chorégraphiées par la madrilène Blanca Li, sur d’anciens tubes de la variété italienne. Amis de la nostalgie, bienvenue ! Le film souffre néanmoins d’un petit problème de rythme qui fait que j’en garde un souvenir mitigé.

spectacle

Casse-Noisette, de Tchaïkovski par Blanca Li

Blanca Li revisite le mythique ballet mis en musique par Tchaïkovski à la sauce hip-hop. Sans trahir l’original, ce Casse-Noisette permet de redécouvrir le classique sous un nouvel angle qui a enchanté petits et grands !

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Casse-Noisette (Blanca Li) © Dan Aucante

Oncle Vania, d’Anton Tchekhov par Galin Stoev

Après le contesté IvanOff, Galin Stoev se frotte à nouveau au grand Tchekhov avec le chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre : Oncle Vania. Si la réécriture du texte (ou plutôt la nouvelle traduction) n’a pas vraiment convaincu, les acteurs – dont certains issus de la Comédie Française – ont été à la hauteur des attentes du public. Pour ma part, je n’ai pas trouvé la transposition dans un futur proche dystopique très justifiée mais j’ai quand même passé une agréable soirée auprès de ces personnages qui me touchent à tous les coups.

Oncle Vania _Liebig Galin Stoev
Oncle Vania – Galin Stoev (Cyril Guei & Elise Friha) © Liebig

Je suis le vent, de Jon Fosse par Tg STAN

Deux mecs sur un radeau (ou un bateau) qui causent. Fument le cigare. Boivent de la bière. Pendant une heure. En hollandais surtitré. Peut-être est-ce moi qui n’avait pas la tête à ça, mais c’est la première fois que je ne rentre pas du tout dans l’univers de Tg STAN, dont je suis les créations depuis plus de vingt ans. Seules les dix dernières minutes ont provoqué en moi un peu d’écho et d’émotion. Mais au terme d’une représentation de 55 minutes qui m’a parue durer 2 heures…

Les Cata Divas, de Julie Safon

Je ne m’attendais certainement pas à voir un récital lyrique à la Comédie de Toulouse, plus habituée à recevoir des humoristes de stand-up ou de café théâtre. Les Cata Divas forment un trio un peu déjanté qui, sous couvert de présenter une parodie de récital, finissent par nous faire entendre un vrai concert de haute volée. On y entend Mozart, Rossini, Offenbach et tant d’autres interprétés avec beaucoup de justesse et de virtuosité. Un spectacle aussi drôle que beau que l’on ne saurait trop recommander !

Cata Diva © Pamisire
Les Cata Divas © Pamisire

Un matin, s’étirer jusqu’aux bouts du monde, de Catherine Phet, Anne Lefèvre & François Donato

Témoignage d’une sensibilité exacerbée, le texte lu par Anne Lefèvre est un condensé d’émotions. Ébranlée par les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo mais aussi tout le chaos du monde contemporain, le récit mêle les souvenirs intimes et les traumatismes du nouveau siècle. La lecture est soutenue par le musicien François Donato qui, derrière ses platines, improvise un accompagnement pour une traversée intense.

Vent des signes un matin s'étirer jusqu'aux bouts du monde
Au théâtre Le Vent des signes : Un matin, s’étirer jusqu’aux bouts du monde

Tous pour un, d’Alfred, Charles Berberian, Bastien Lallemant & JP Nataf

Quatre amis réunis pour un moment de musique et de dessin. Bastien Lallemant & JP Nataf (auteurs, compositeurs et interprètes) jouent de la guitare et chantent leurs chansons, tandis qu’Alfred & Charles Berberian, auteurs de BD, dessinent de concert. Un moment poétique, esthétique et relaxant.

Tous pour un JP Nataf Alfred Charles Berberian Bastien Lallemant
Tous pour un (JP Nataf, Alfred, Charles Berberian et Bastien Lallemant)

Faut pas prendre les cons pour des gens, d’Emmanuel Reuzé & Nicolas Rouhaud

Dans l’esprit de la revue satirique Fluide Glacial, Emmanuel Reuzé & Nicolas Rouhaud croquent les absurdités de la vie contemporaine et la connerie généralisée. Grinçant, ce petit recueil nous rappelle avec vigilance que contrairement à ce que dit le proverbe, il ne faut pas prendre les cons pour des gens !

Les Furtifs, d’Alain Damasio

Voilà une grande émotion littéraire ! J’ai adoré ce dernier roman d’Alain Damasio, auteur que j’ai découvert très récemment avec sa nouvelle pour la jeunesse Scarlett et Novak. Dans un futur proche (vers 2040), dans une France entièrement privatisée par les compagnies Orange, Civin ou LVMH, une branche secrète de l’armée (le Récif) a pour mission de traquer les furtifs, des créatures rapides et mimétiques qui se cachent dans les angles morts, sont partout sans que jamais personne ne les voie, laissent si peu de traces que beaucoup pensent qu’il ne s’agit que d’une légende. Dans un monde ou chaque individu est pisté à la trace, les furtifs pourraient bien symboliser un dernier espace de liberté… Je vous reparle très bientôt de ce pavé qui m’a bouleversé !

Les Furtifs Damasio
Les Furtifs, d’Alain Damasio

Et vous, quelles ont été vos découvertes culturelles en janvier ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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2 comments

Allychachoo 31 janvier 2023 - 17 h 15 min

Définitivement ma découverte du mois ça a été les expo Füssli au musée Jacquemart André et bien entendu Nikki de Saint-Phalle aux Abattoirs.

Reply
Julien 31 janvier 2023 - 19 h 40 min

Ah oui, Niki je ne connaissais que de nom (et les fontaines Stravinsky, dont je ne suis pas fan). La mise en lumière par les Abattoirs sur cette artiste majeure était essentielle !

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