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Top 10 du cinéma en 2015

by Julien

2015 est mort, vive 2016 ! Avec 45 films vus en salle cette année, il est temps de faire une petite rétrospective sur cette année cinématographique. Découvrez dans ce Top 10 les films que Culture déconfiture a préférés !

 

 

1. Mad Max : Fury Road, George Miller

Le film de George Miller s’est hissé dès sa sortie au rang des films cultes. Images scotchantes, rythme haletant, musique effrénée, récit hystérique et hyper-violent… tout a été réuni pour un film électrique et sans pareil ! Du divertissement à l’état pur, et on en redemande !

 

2. Les Nouveaux sauvages, Damian Szifron

Il est rare de voir au cinéma des courts-métrages. C’est pourtant sous la forme de six courts compilés que Damian Szifron a choisi d’aborder le thème de ce(s) film(s) : la bêtise humaine à son paroxysme. Les scènes de craquages sont jubilatoires, s’enchaînent et ne se ressemblent pas. C’est un vrai défouloir pour les spectateurs que nous sommes et qui avons tous, un jour ou l’autre, été tentés de basculer dans la barbarie. Coup de cœur spécial pour l’épisode routier « La loi du plus fort » et la cérémonie de mariage « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Avec Almodovar à sa production, Les Nouveaux sauvages est le plus gros succès argentin depuis trente ans. Tout simplement.

 

3. Youth, Paolo Sorrentino

Un compositeur et un réalisateur de film vieillissants, Maradona, Miss Univers, un émissaire de Queen Elisabeth, un moine tibétain qui peut léviter, une popstar américaine et Hitler… Le point commun de ces personnages ? Le film de Sorrentino, Youth, qui les réunit dans un centre de remise en forme suisse pour millionnaires et égéries du star system.

Avec brio, l’italien approfondit sa réflexion sur le temps qui passe, sur le geste artistique et sur la beauté. Les personnages sont justes mais le film n’est pas pour tous les spectateurs : amateurs d’action, passez votre chemin !

Pour ma part, j’admire le cinéma de Sorrentino pour de nombreuses raisons : ses films combinent une photographie sublime et des dialogues intelligents, des personnages réalistes et des situations qui oscillent entre un cynisme mordant et une grande tendresse. Les rôles secondaires ne le sont jamais tout à fait. Le moindre personnage, n’apparaissant que pour une scène voire qu’une réplique, vous marque durablement par sa justesse.

 

4. The Lobster, Yorgos Lanthimos

Plébiscité par les festivaliers du « Fifigrot », The Lobster fait fusionner Groland et Hollywood. Dans le premier rôle, on retrouve un Colin Farrell grassouillet et moustachu bien loin de l’athlète qu’il campe habituellement. Le scénario quant à lui est à la fois absurde et cynique : dans un monde totalitaire, les célibataires sont stigmatisés, traqués, chassés et abattus. Colin Farrell joue un jeune veuf qui, pour trouver une nouvelle âme sœur, va passer un quarante cinq jours dans un hôtel où tout est mis en œuvre pour provoquer des rencontres. Si au terme de leur séjour les occupants de l’Hôtel ne sont pas tombés amoureux, ils sont transformés en animaux… La comédie, derrière une apparence loufoque, vise toujours juste et nous invite à réfléchir sur le couple et le formatage auquel nous nous conformons malgré nous.

 

5. Le Tout nouveau Testament, Jaco Van Dormael

Le scénario de cette comédie oscille entre le fantastique et le conte : Dieu est un homme aigri, mauvais époux et mauvais père, résidant dans un appartement minable de Bruxelles. Son seul plaisir ? Regarder le sport à la télé et torturer la petite humanité que nous sommes à coups de catastrophes, accidents et lois à vous rendre fous (loi 2218 : à la caisse d’un supermarché, la file d’à côté avance toujours plus vite ; loi 2129 : quand on plonge un corps dans la baignoire, le téléphone sonne). Sa déesse de femme est reléguée au ménage et à la broderie. Sa fille Ea, enfin, vient d’avoir dix ans et se dit qu’il faut changer quelque chose… Ni une ni deux, elle envoie un sms à chaque terrien pour l’avertir de sa date de décès. Les cartes sont redistribuées, chaque humain connait le temps qui lui reste à vivre et peut donc consacrer ce temps à faire les choses vraiment importantes pour lui ! Mais ce n’est pas tout. Ea va aussi choisir six nouveaux apôtres pour compléter l’équipe composée par son frère J.-C. qui n’en avait pris que douze. Elle espère qu’à dix-huit, ces apôtres auront l’efficacité d’une équipe de baseball et écriront un tout nouveau testament !

Ce film est tantôt comique, tantôt très poétique. L’histoire se découpe en huit courtes parties : le prologue que je viens de vous résumer (ou la genèse), les six nouveaux évangiles (comme autant de petits courts métrages sur chaque nouvel apôtre), et un dénouement (le cantique des cantiques). Même si ces petites histoires sont un peu inégales, vous trouverez dans ce film de quoi vous sustenter ! Vous y croiserez pêle-mêle les intonations de Philippe Delerm et celles d’Eric-Emmanuel Schmitt, ainsi que les couleurs d’Amélie Poulain et l’humour des Monty Python.

Très honnêtement, on n’avait pas fait meilleure réécriture des évangiles depuis La Vie de Brian !

 

6. The Voices, Marjane Satrapi

Après Persépolis et Poulet au prunes, ce n’est certainement pas du côté du cinéma d’horreur que l’on attendait Marjane Satrapi. Pourtant, avec un Ryan Reynolds exceptionnel en serial killer schizophrène, elle signe une comédie gore, fantaisiste et intelligente ! Comme un épisode de Faites entrer l’accusé version pop et acidulée !

 

7. L’Hermine, Christian Vincent

Le film se déroule dans une cours d’assises et nous en montre les rouages et les subtilités. Cette immersion est captivante et nous met d’une certaine façon à la place des jurés, liés par le secret de l’instruction judiciaire et qui ont la difficile tache de décider du destin d’un accusé. Sidse Babette Knudsen forme avec Fabrice Lucchini un duo très tendre et crédible, et dans un français irréprochable, elle incarne avec justesse l’une des jurées. L’actrice sera bientôt de retour à l’affiche dans La fille de Brest aux côtés de Benoît Magimel. Un film que l’on attend avec impatience !

 

8. Tale of Tales, Matteo Garrone

Vous trouvez que Disney a dénaturé les contes de fées ? Proposez plutôt à vos enfants ces contes de Giambattista Basile adaptés par Matteo Garrone. Ils y verront une Salma Hayek en mal d’enfant, un Vincent Cassel en roi lubrique et un Toby Jones bien en peine pour marier sa princesse de fille. Des contes des origines, tout y est : la magie, les monstres, le sang. J’ai vraiment aimé les créatures qui peuplent les royaumes de ce film et certaines images vont me rester en mémoire (comme la scène que l’on aperçoit à la fin de la bande-annonce, où Salma Hayek se délecte à mains nues d’un cœur sanglant dans la blancheur immaculée d’une salle en marbre). Vous l’aurez compris, on est loin des visions édulcorées et consensuelles de Disney et de Christophe Gans (La Belle et la Bête, avec Cassel et Seydoux). Les costumes et les décors sont somptueux : c’est un émerveillement à chaque plan ! Quand on sait que Garrone était peintre avant de passer derrière la caméra, on comprend mieux ce soin apporté aux images. Bref, on retrouve dans cette adaptation tout ce que l’on aime dans les contes anciens : de la violence et une cruauté intenses dans un écrin de fantaisie.

 

9. Joy, David O. Russel

Entré in-extremis au classement des meilleurs films 2015, le film Joy prend la neuvième place. Cette success-story inspirée du parcours réel de Joy Mangano est un pur enchantement. Bye-bye la fade et insipide Katniss d’Hunger Games ! Jennifer Lawrence incarne ici une vraie héroïne des temps modernes, inventrice de la serpillière magique et star du télé-achat ! Elle est quasi de tous les plans et retrouve pour l’occasion son partenaire Bradley Cooper avec qui elle formait déjà un excellent duo dans Happiness Therapy. Avec Robert de Niro et Isabella Rosselini dans les seconds rôles, aucune fausse note dans ce métrage, que je vous recommande chaudement et auquel je consacrerai une critique complète en 2016 !

 

10. Madame Bovary, Sophie Barthes

En proposant une narration qui adopte le seul point de vue d’Emma, Sophie Barthes fait basculer l’œuvre de Flaubert dans le romantisme pur, sans filtre et très premier degré. Ceux qui recherchent l’adaptation fidèle et le ton très ironique n’aimeront probablement pas. Pour les autres, il y a ici un beau portrait de femme comme on le trouverait chez les sœurs Brontë ou Jane Austen.

 

Et vous ? Quels sont les meilleurs films que vous avez vus en 2015 ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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