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Petit pays, Gaël Faye

by Allychachoo et Julien

L’avis de Julien

Au début du printemps, j’ai lu Petit pays de Gaël Faye, que plusieurs personnes m’avaient recommandé. Voilà deux mois que j’en ai achevé la lecture mais je n’ai pas su vraiment comment le chroniquer… d’où cet article plutôt tardif.

Etrangement, j’ai déjà mis trop de temps à le lire. Alors qu’il ne compte que 215 pages (qui auraient du être lues en deux après-midi) j’ai passé près d’un mois à le parcourir chapitre après chapitre. Pourtant le roman n’est pas déplaisant. Le style de Gaël Faye est clair, son phrasé est limpide, son récit est touchant… mais j’ai peiné à rentrer dans son histoire et à m’accrocher à ses personnages.

Je me sens un peu comme un OVNI quand je vois les éloges que ce roman a reçus et les prix qui l’ont (certainement à juste titre) récompensé. Je pense notamment au Goncourt des lycéens, dont les titres m’ont toujours convaincu jusque là. Mais pour une fois, je suis passé un peu à côté.

En résumé : Le narrateur, Gabriel, est le fils d’un français et d’une rwandaise. Il est âgé d’une dizaine d’années dans les années 1990, époque où se déroulent les faits qu’il se remémore. La première moitié du roman raconte son enfance simple et heureuse au Burundi. Mais peu à peu, Gabriel va prendre conscience de la crise géopolitique qui trouble cette région, perdre son innocence, et sentir les tragédies se rapprocher inexorablement.

Mon avis : Si le roman ne m’a pas touché dans sa première moitié (comme je l’expliquais plus haut), le récit prend un tournant à 180 degrés dans sa deuxième partie que j’ai lue presque d’un trait. Une amie avec qui je parlais récemment de Petit pays me disait que le roman lui était tombé des mains et qu’elle était passé à autre chose sans l’avoir fini, ni compris l’engouement qui avait accompagné sa sortie. Mais en fait, en approfondissant avec elle, j’ai compris qu’elle n’était pas arrivée au point de basculement qui fait que le récit change de ton et provoque un intérêt plus vif… Il me semble un peu regrettable que le roman ne soit pas accrocheur un peu plus tôt car pas mal de lecteurs resteront sur une impression mitigée sans pousser plus loin, et sur la sensation d’un roman un peu mièvre et naïf sans grand intérêt. Pourtant, la suite de l’histoire est vraiment intéressante et captivante, mais il ne faut pas se décourager avant d’y être parvenu.

Et vous, avez-vous lu Petit pays ? Avez-vous partagé notre sentiment en demi-teinte ou faites-vous partie de ceux qui ont été complètement emballés ?

Petit pays Gael Faye critique avis

L’avis de Charlotte

Petit pays est un roman qui m’a été conseillé par ma grand-mère, et quand elle me l’a passé je me suis souvenue que j’avais entendu parler de ce premier roman de Gaël Faye sur les réseaux sociaux il y a quelque temps. Il faut dire que Petit pays a reçu le prix Goncourt des lycéens en 2016, a été sélectionné pour de nombreux prix et a même connu une adaptation cinématographique cette année.

Je ne savais pas du tout de quoi parlait Petit pays avant de l’ouvrir, et j’ai donc découvert l’histoire du petit Gabriel et de son groupe de copains du quartier vivant au début des années 1990 au Burundi, à Bujumbura. Il vit avec son père, originaire du Jura, qui dirige une usine et sa mère, réfugiée rwandaise, accompagné de sa petite sœur Ana. On suit son quotidien de petit garçon de 10 ans, l’insouciance de son enfance qui s’échappe avec la séparation de ses parents tandis que dans le pays voisin, le Rwanda, la guerre civile et le massacre des Tutsis fait rage…

Une belle lecture que ce Petit pays. Si on ressent toute l’horreur du génocide rwandais, l’auteur l’aborde sous un angle décalé, via le regard d’un enfant métis vivant dans un pays voisin. Cette légère distanciation interroge beaucoup quand on avance dans le récit, on ressent le fond de culpabilité qui trouble Gabriel et en même temps sa vivacité de petit garçon et l’envie farouche d’une vie “comme avant” au goût de l’enfance. En opposition, le personnage tragique de sa mère que l’horreur des guerres ethniques plonge dans la folie propose une autre vision de la question des racines, de la famille. Sans que Petit pays soit un roman joyeux bien entendu, nous ne sommes pas dans une lecture lourde et pesante. C’est un livre qui se lit rapidement, avec un sentiment de nostalgie et d’enfance qui s’envole face aux vicissitudes de l’Histoire. C’est un livre qui interroge sur ces années sans oublier une vraie approche romanesque.

Avez-vous lu Petit pays de Gaël Faye ? Vous en avez pensé quoi ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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2 comments

Laurence 17 juin 2017 - 8 h 56 min

Ok, ok, je suis convaincue… Je reprends la lecture cet été avec l’album “pili-pili sur un croissant au beurre” en fond sonore. Parce que pour le coup, si je n’ai pas non plus accroché aux premières pages, j’ai développé une petite obsession pour le rap-slam du même auteur (cd qui tourne en boucle dans la voiture, les gosses n’en peuvent plus, mais quelle poésie !)

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Julien 17 juin 2017 - 13 h 40 min

J’ai écouté ses raps sur youtube… Je n’ai pas été hyper emballé. Là encore, comme avec son roman, je reste tiède.

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