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George Dandin, un spectacle merveilleux comme au temps de Versailles

by Julien
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Ce soir, ce sera la dernière occasion pour vous d’aller voir George Dandin, le grand divertissement de Molière et Lully mis en scène par Michel Fau ! Proposé par Odyssud, ce spectacle est accueilli au Théâtre de la Cité à Toulouse. Nous y étions hier soir et nous avons adoré !

George Dandin, un grand divertissement dans la tradition de Versailles

Comédie en 3 actes, George Dandin est le fruit de la collaboration entre les deux Jean-Baptiste les plus célèbres du dix-septième siècle : Molière et Lully. Le premier à écrit les textes, le second la musique. Souvent, les actes de la comédie sont joués séparément. Mais ce n’est pas le choix qu’à fait le metteur en scène Michel Fau. Le spectacle présenté aujourd’hui reprend la forme originale du grand divertissement avec une alternance de musique, de chants et de théâtre.

Pour ressusciter la magie de Versailles sur la scène, Michel Fau a fait appel à 8 musiciens de l’Ensemble Marguerite Louise (qui joue régulièrement au château de Versailles) et 4 chanteurs lyriques. Habillés par Christian Lacroix (qui a créé tous les costumes du spectacle), ces chanteurs sont un véritable régal pour les oreilles et pour les yeux !

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George Dandin ou le Mari confondu, mis en scène par Michel Fau (crédit photo : Marcel Hartmann)

En 1668, le spectacle se terminait par Les fêtes de l’Amour et de Bacchus et célébrait la Paix d’Aix-La-Chapelle. Devant le Roi, la Cour, le nonce pontifical et 3000 personnes de qualité, la pièce était jouée en plein air sous un théâtre de branches, revêtu de tapisseries à l’intérieur et éclairé par 32 lustres de cristal… Même Louis XIV serait monté sur la scène pour danser lors du grand final !

George Dandin ou le Mari confondu, une comédie sur le mariage forcé

Aux premiers abords, la comédie n’est pas si drôle. George Dandin, riche paysan, a fait un mariage avec une aristocrate en mal d’argent, Angélique de Sotenville. Mais celle-ci refuse de se soumettre à un mari jaloux qu’elle n’a pas choisi et cède aux avances d’un jeune courtisan : le beau Clitandre. George Dandin met tout en œuvre pour qu’elle soit prise en flagrant délit d’adultère et obtenir réparation de ses beaux-parents.

Angélique : Car pour moi je vous déclare que mon dessein n’est pas de renoncer au monde, et de m’enterrer toute vive dans un mari. Comment ? Parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que toutes choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de Messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements, et qu’on ne vive que pour eux. Je me moque de cela, et ne veux point mourir si jeune.

George Dandin, Acte II, scène 2

La force de Michel Fau, c’est d’avoir su faire résonner le rire dans la salle de spectacle avec cette cruelle comédie qui est régulièrement montée comme un drame. Devant un décor somptueux (Dandin semble habiter dans le tronc d’un arbre noueux) il fait défiler une galerie de personnages à la fois sublimes et grotesques. Mention spéciale pour le fabuleux Philippe Girard (Monsieur de Sotenville) qui forme avec Anne-Guersande Ledoux (Madame de Sotenville) un duo d’aristocrates décatis absolument tordants.

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Philippe Girard et Anne-Guersande Ledoux, deux beaux-parents intraitables pour leur gendre Michel Fau (crédit photo : Michel Hartmann)

La voix des chanteurs lyriques (notamment les sopranos Juliette Perret et Virginie Thomas) viennent en contrepoint dans les intermèdes musicaux et créent un contraste très délicat.

Dernière représentation toulousaine avant un retour à Versailles

Ce 23 décembre 2021, George Dandin sera joué une dernière fois au Théâtre de la Cité à Toulouse. Profitez-en, il y a encore quelques places de disponibles.

Puis en janvier 2022, le spectacle s’installera à Versailles pour célébrer les 400 ans de la naissance de Molière (représentations du 4 au 8 janvier à l’Opéra royal). Un anniversaire à ne pas manquer et dont nous vous reparlerons sur Culture déconfiture !

Crédit photo de couverture : Michel Hartmann

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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