Je suis allée voir le film Barbie le lendemain de sa sortie, bien décidée à me faire une idée sur ce blockbuster annoncé. De mon avis en sortant de la salle à la salve d’avis que j’ai pu lire deci delà, je suis prête à vous en dire plus ! Alors, ce film Barbie, je vous le recommande ou pas ?
Bienvenue à Barbieland, et son envers
Plantons le décor : nous sommes à Barbieland, avec Barbie, Barbie, Barbie, Barbie et Barbie. Et Ken, Ken, Ken, Ken & Ken. Et Alan. Tout baigne dans le rose bonbon à Barbieland. Mais un jour, Barbie stéréotypée, la Barbie des Barbies commence à ressentir des choses… pour le moins étrange. Il faut qu’elle aille dans le vrai monde pour régler ça. Et Ken est déterminé à la suivre. Même si on ne lui demande pas grand chose en fait.
Sauf que dans le vrai monde, tout n’est pas si parfait que ça. Ils découvrent un univers dominé par les hommes.Et surtout, Barbie se rend compte que son image de femme émancipée, telle qu’elle pensait l’être (car Barbie peut tout faire) et bien… Elle ne fait pas l’unanimité Vite, il faut quitter cet endroit horrible et retourner à Barbieland ! Mais Ken, lui, a pris goût à la domination masculine, et compte bien faire changer les choses à la maison… Le tout avec beaucoup d’humour absurde, beaucoup de chants, beaucoup de danses.
Un propos engagé suffit-il à faire un film ?
Le film a du propos c’est indéniable. Je pense qu’on a du mal à imaginer que Margot Robbie et Ryan Gosling auraient accepté de jouer dans un truc purement léger sur la célèbre poupée. On y aborde frontalement patriarcat, masculinité toxique, stéréotype de genre, grand méchant capitalisme, injonction contradictoire, mansplaining… bref, vous l’aurez compris. Le sujet du film n’est pas si léger que ça. Et rien que la réflexion autour du rôle de Barbie, émancipatrice ou aliénante pour les femmes, est une nébuleuse. Si la confrontation de ces deux visions est intéressante, au sein d’une société capitaliste patriarcale, Greta Gerwig a quand même du mal à aller au-delà du constat. Et ça ça fait un peu mal aux fesses.
J’ai surtout vite été confrontée au fait que l’histoire qui est supposée porter ce propos… est faiblarde. Très très faiblarde. Le film n’est qu’une succession de grandes scènes folles / grandes tirades de textes à leçons. C’est le genre de film que j’aurais adoré à 15 ans je pense. Un propos percutant et simple à comprendre, des scènes what the f*** et un univers ultra affirmé. Clairement à ce moment-là, ça aurait marché. Mais pour le coup maintenant le scénario est vraiment trop léger autour. Je me suis même surprise à me dire a posteriori que le film était trop court pour son ambition, alors que pourtant, sur mon siège au cinéma, j’ai trouvé quelques longueurs !
Et les acteurs dans tout ça ?
Ah, les acteurs ! Des mois qu’on entend parler de la performance de Margot Robbie et Ryan Gosling. Et donc ? Je dois vous avouer que j’ai vraiment eu peur au début quand Margot s’est mise à danser avec une musique assourdissante. Je me suis revu au début de Babylon. Là j’ai eu très peur. Pour autant dans le reste du film ça passe, même si clairement ce n’est pas un film où les personnages s’imposent. L’aura Barbie autour est tellement forte qu’elle prend un peu tout. D’ailleurs, les autres membres du casting sont globalement invisibles, cachés derrière les stéréotypes de leur personnage. Vous me direz que c’est aussi le propos pour Barbieland, donc ça tombe bien. Mais quand même. Il m’a fallu un petit moment pour réaliser que quasiment tout le casting de Sex Academy était là d’ailleurs. Je me demande encore pourquoi.
Après bien sûr on va parler de Ken. Peut-être même du Ken vu que c’est quand même Ryan Gosling qui prend toute la part du rôle sur ce coup là. Alors oui il est ridicule, très très ridicule. Bien loin du taiseux de Drive, tmtc (dieu que ce film était chiant…). Et vous aurez du mal à le trouver sexy avec cette coupe de cheveux immonde. Pour autant, je pense qu’il sert exactement le propos qui lui a été demandé. Mais on ne va pas se mentir. C’est parfois (souvent) un peu lourd, voir lourdingue. Le mec est ridicule, ok, on l’a compris. Il a du mal à vivre son statut d’accessoire. Ok, on a compris. Mais enfin, un peu de subtilité n’aurait pas fait de mal. Car là aussi il y aurait eu à travailler sur les sentiments de ce Ken. Mais comme encore moins que pour Barbie on développe cette facette. Dommage.
Un univers Barbie qui bouffe tout
Clairement, l’univers Barbie est hyper bien rendu. Hyper hyper bien. Excusez l’hyperbole pas du tout recherchée, mais enfin c’est clairement l’énorme point fort du film Barbie. Les couleurs, les attitudes, les costumes, les références aux jouets qu’on connaît tous. C’est vrai que c’est super bien fait. Et les détails, les détails ! Absolument partout. Avec pour ma part, un bémol pour les tenues un peu trop “Barbie classique”, alors que j’aurais aimé davantage de paillettes et de fluo à la Barbie des années 80-90. Chacun son style. Mais clairement, le travail sur l’esthétique est absolument stratosphérique. Impossible d’être déçu sur ce coup là.
Paradoxalement, alors que franchement ça ne devrait pas être comme ça… Ce qui me plait le plus autour du film Barbie, c’est le marketing… Le matraquage sur les réseaux sociaux, les collabs avec toutes les marques de fringues, le rose partout tout le temps… Bref, en gros la mayonnaise capitaliste qui prend alors qu’elle cherche à le dénoncer. Schizophrénique. Mattel semble faire une part d’autocritique avec ce film, oui c’est vrai. Mais l’opération sera juteuse, c’est certain.
Vous l’aurez compris, je suis sorti assez mitigée de cette séance cinéma. Clairement pour ma part, voir ce film à la télé m’aurait totalement suffit. Mais je dois avouer que ça reste un film au message vraiment intéressant, et esthétiquement très réussi. Un vrai parti-pris !
Et vous, qu’en avez-vous pensé du film Barbie ?
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