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Avril 2021, le bilan culturel

by Julien
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La fin du confinement approche ! Va-t-on enfin pouvoir parler d’autre chose que de lecture sur le blog au cours des semaines à venir ? C’est tout ce que l’on souhaite ! En attendant, on fait le bilan culturel du mois d’avril, avec 7 lectures passionnantes. De la BD, de la fantaisie, du récit historique… il y en a pour tous les goûts !

La Bête, de Frank Pé et Zidrou

Dans ce premier numéro d’une nouvelle aventure du marsupilami, Frank Pé et Zidrou revisitent l’univers de la créature à longue queue avec un récit totalement inédit. La BD commence par un prologue des plus sombres… Dans un cargo qui transporte des animaux braconnés en Amérique du sud, l’équipage et les créatures ont crevé de faim. Presque toutes les bestioles ont péri ou ont été réduites à un état lamentable. Dans l’enclos des singes, un seul spécimen a survécu : une créature hybride au pelage jaune et tacheté, dont la longue queue d’environ dix mètres semble être une anomalie de la nature… De surcroît, la bête est d’une sauvagerie qui semble sans borne. Pendant ce temps, à Bruxelles, le jeune François est la tête de Turc de ses camarades de classe, qui le traitent de fils de Boche (on est au début des années 50, la guerre est encore fraîche dans les mémoires). Heureusement, François a une passion dans laquelle il peut mettre tout son cœur et trouver du réconfort : c’est le soin qu’il apporte aux animaux qu’il recueille chez lui, au grand désespoir de sa mère qui voit sa maison transformée en véritable ménagerie. Vous l’avez compris, la route du jeune garçon va croiser celle de ce marsupilami déraciné et mal en point, le début d’une grande aventure dans laquelle les deux souffrances vont pouvoir se consoler mutuellement.

Réinventer un personnage aussi iconique n’était pas chose aisée, mais Frank Pé et Zidrou ont su conférer à cette bête une nouvelle aura qui lui sied à merveille. J’adorais le marsupilami quand j’était gamin, je l’aime toujours aujourd’hui que je suis adulte ; cette BD est une véritable madeleine de Proust !

Sapiens, la naissance de l’humanité, de Yuval Noah Harari, David Vandermeulen et Daniel Casanave

Cette BD est l’adaptation d’un essai de Yuval Noah Harari qui tente de faire le point sur les origines de l’espèce humaine. Sapiens est également un ouvrage à charge qui fait un portrait sans concession de l’humanité. La vulgarisation fonctionne plutôt bien pour aborder ce sujet complexe mais passionnant.

Tremen, de Pim Bos

Voilà une drôle de lecture. Pas de texte dans ce livre, mais une série d’images qui racontent une histoire glauquissime et ouverte à l’interprétation du lecteur… Marc Caro écrit dans la préface : “Une symphonie de silence où hurlent des personnages sans bouche“… Voilà un bon résumé ! En breton, le mot “Tremen” signifie passage, peut-être une clé d’interprétation pour comprendre la pérégrination du héros de cet opuscule qui convoque aussi bien Edward Hopper qu’Otto Dix.

Un monde avec sa logique interne où un bar à la Hopper côtoie un désert grouillant de vers ?” – Marc Caro

Fifiches à gogo, d’Etienne Lécroart

Un peu d’humour pour continuer, avec cette compilation de dessins, à la fois drôles et désespérants sur le monde actuel et ses petits tracas, un univers parfois délicieusement absurde ! Je vous prescris une “fifiche” par jour, afin de démarrer la journée du bon pied !

Annette, une épopée, d’Anne Weber

Une biographie en vers, pas commun n’est-ce pas ? Annette, une épopée, c’est la vie d’Anne Beaumanoir, Bretonne née dans la première moitié du vingtième siècle et n’avait pas vingt ans quand la deuxième guerre a éclaté. Bouleversée par la lecture de La Condition humaine d’André Malraux, elle ne peut rester passive alors que les nazis envahissent la France : voilà comment elle devient Résistante. La première moitié du roman va donc se centrer sur cette période et sur l’engagement total d’Annette contre l’occupant. Mais le récit se poursuit ensuite sur les “événements” en Algérie (que l’on n’appelle pas encore “guerre”) et la part qu’Annette y a prise alors qu’elle était devenue une femme mariée, rangée et respectable. La biographie d’Anne Beaumanoir permet en filigrane de faire le tableau de la France de la deuxième moitié du vingtième siècle, tantôt pays envahi, tantôt pays envahisseur. La lutte de l’héroïne apparait alors moins nationaliste qu’existentielle et humaniste : il ne s’agit pas pour elle de se ranger coûte que coûte du côté de son pays, mais de prendre toujours le parti des oppressés et des persécutés. Si vous voulez découvrir une grande aventure au souffle épique, je vous recommande Annette, une épopée.

La Passe-miroir, tome 1 – Les fiancés de l’hiver, de Christelle Dabos

Je ne lis généralement pas les romans de fantaisie, mais on m’avait dit beaucoup de bien de cette saga pour la jeunesse, donc je me suis lancé. Les Fiancés de l’hiver met en scène deux personnages issus de deux mondes différents, dont le mariage a été arrangé par leurs familles pour des raisons obscures. Ophélie, jeune héroïne du roman, part donc vivre dans la contrée de son fiancé Thorn, un homme taciturne et descendant du clan des Dragons. Plongée dans un univers où tout n’est qu’apparence, complots et fourberie, comment Ophélie va-t-elle tirer son épingle du jeu ? Et comment les deux fiancés mal assortis vont-ils s’accommoder l’un de l’autre ? C’est tout le mystère sur lequel repose ce premier tome de La Passe-Miroir. Voilà un roman qui a de quoi plaire aux ados et aux jeunes adultes qui aiment ce type d’univers magique. Tous les ingrédients sont là : un univers très riche, des personnages ambigus, une héroïne au caractère bien trempé…

Les heures, de Michael Cunningham

Inspiré du célèbre roman de Virginia Woolf Mrs Dalloway, Les heures raconte le destin de trois femmes à trois époques différentes. Il y a d’abord la romancière, Virginia Woolf, qui écrit en 1923 les premières pages de ce qui sera son roman le plus célèbre. Puis Laura Brown, femme au foyer mélancolique dans la banlieue de Los Angeles en 1949, bouleversée par la lecture de ce roman. Et enfin Clarissa Vaughan, éditrice new-yorkaise de cinquante ans, qui tente lors d’une journée de 1999 d’organiser une réception en l’honneur de son ami Richard, écrivain à succès fraîchement récompensé d’un prestigieux prix littéraire, mais mortellement dévoré par sa maladie, le sida. Au fil des chapitres, Cunningham fait défiler les heures d’une journée pour chacune de ces trois héroïnes, tissant des liens (évidents ou subtils) entre ces trois histoires : un bouquet de roses jaunes, un regard dans le miroir, un baiser… et l’obsession pour un personnage romanesque : Mrs Dalloway ! Ce roman est plutôt bref et franchement bouleversant, autant que le film de Stephen Daldry qui l’a adapté en 2002 avec Meryl Streep, Julianne Moore et Nicole Kidman. À lire et à voir sans modération !

Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels en avril ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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