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20 livres à lire pour passer l’hiver

by Julien
lecture lunettes

Quand arrive l’hiver, on n’a plus qu’une envie : se blottir sous sa couette, s’enrouler dans un plaid au coin du feu, ou se caler à la terrasse d’une station de ski sous un calorifère. Un seul point commun à ces trois situations : avoir entre les mains un bon bouquin, celui qui va nous faire voyager sans bouger de sa place ! Ca tombe bien : Culture déconfiture vous a préparé une sélection de 20 livres à lire pour passer l’hiver. Au programme : des romances, des polars, des contes ou même de la BD.

 

  1. Comment vivre en héros – Fabrice Humbert / Récit

Le(s) destin(s) de Tristan Rivière, enseignant, boxeur puis politicien local, voilà ce que nous raconte le dernier roman de Fabrice Humbert. Mais lorsque l’on porte le nom d’un grand héros de la chevalerie médiévale, comment être à la hauteur ? Malheureusement, à l’âge de seize ans, face à la première occasion qu’il a de se comporter en héros, Tristan se défile (puis se morfond dans la honte). Quelques années plus tard, une nouvelle occasion se présente de racheter sa faute. Trente-huit secondes décisives qui forgeront Tristan-le-héros et détermineront toutes les années qui suivront.

Dans le cadre des Matchs de la Rentrée littéraire 2017, Charlotte et moi avons lu le nouveau roman de Fabrice Humbert. Je vous avais déjà parlé de cet auteur il y a un an, lorsque j’avais lu L’origine de la violence. L’originalité de Comment vivre en héros ? c’est de ne pas raconter seulement l’histoire telle qu’elle se déroule, mais aussi de proposer des chapitres alternatifs qui expliquent les conséquences des actions si les événements s’étaient déroulés de manière sensiblement différente. Quant à Charlotte, elle a été totalement bouleversée par l’émotion de ce roman qui se déroule comme une “vraie” histoire, une vie avec ses idéaux, ses renoncements, ses échecs, ses drames, ses projets. Quel sera votre avis ?

 

  1. Le sixième sommeil – Bernard Werber / Fiction

Jacques Klein est un scientifique qui marche dans les pas de sa mère. Leur domaine d’étude : les phases du sommeil. Si les étapes d’endormissement, de sommeil profond et de sommeil paradoxal sont bien connues, mère et fils ont le pressentiment qu’avec de l’entraînement on peut prendre le contrôle de ses rêves et accéder à une nouvelle phase : le sixième sommeil. Pour approfondir leurs recherches et leurs méthodes, ils vont aller jusqu’en Malaisie, où la tribu des Sénoïs a fondé sa société autour du principe des rêves, plus important que celui de la réalité.

Le sujet de ce roman est pour le moins passionnant, car on a vite fait de s’interroger sur son propre rapport aux rêves et au sommeil. Dormez-vous bien ? Avez-vous besoin de psychotropes ? Vous souvenez-vous de vos rêves ? Sont-ils agréables, neutres ou cauchemardesques ? Arrivez-vous à prendre le contrôle de vos rêves ? Petit à petit, par l’intermédiaire de ses personnages, Bernard Werber nous donne quelques clés pour améliorer notre sommeil et apprendre à mémoriser nos rêves. Personnellement, alors que je ne me souvenais plus de mes rêves depuis plusieurs années, j’ai commencé à m’en rappeler dès la deuxième nuit après avoir commencé la lecture de ce roman. C’est ce que l’on appelle de l’efficacité, non ?

 

  1. Petits contes nègres pour les enfants blancs – Blaise Cendrars / Contes

Blaise Cendrars a recueilli et consigné de nombreux récits dans ses Petits contes nègres pour les enfants blancs. Il y perpétue la tradition des récits explicatifs, à la fois naïfs et pleins de bon sens. J’aime particulièrement l’histoire de Sabounyouma, un cultivateur qui reçoit l’aide magique de Guinnârou le roi des guinnés, pour défricher la terre et cultiver son champ, jusqu’à ce que ces miracles se retournent contre lui-même et sa famille. Cruel et très drôle ! Un recueil à mettre entre les mains de toute personne sensée et à lire à tous les petits enfants.

 

  1. Charlotte – David Foenkinos / Histoire

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : “C’est toute ma vie.” Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

 

  1. Le potentiel érotique de ma femme – David Foenkinos / Récit

Du même auteur que le roman précédent, celui-ci est beaucoup plus léger. Il raconte l’histoire d’un collectionneur. Après avoir collectionné les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d’escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d’oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s’est marié. Alors, il s’est mis à collectionner sa femme. Plus précisément, il a développé une forme de fétichisme autour d’une situation : sa femme qui nettoie les vitres. Tout un stratagème va être inventé pour capturer ces instants au potentiel érotique insoupçonné !

 

  1. Cent ans de solitude – Gabriel Garcia Marquez / Fresque

Ce roman est une grande épopée de la fondation, de la grandeur et de la décadence du village de Macondo, en Amérique du Sud, où les mythes engendrent des hommes qui à leur tour engendrent des mythes. Chronique universelle d’un microcosme isolé du reste du monde avec sa fabuleuse genèse, l’histoire de sa dynastie, ses fléaux et ses guerres, ses constructions et ses destructions, etc. Une fresque fondatrice de ce que l’on appellera le réalisme magique, dont on retrouve des traces chez Sylvie Germain et son Livre des nuits que nous vous avons déjà recommandé. Cent ans de solitude est un livre culte, de ceux que l’on doit absolument avoir lu une fois dans sa vie !

 

  1. La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker / Enquête

Un jeune écrivain new-yorkais, Marcus Goldman, connait l’angoisse de la page blanche pour son second roman, après un premier succès fulgurant. Il trouve refuge chez son ancien professeur, Harry Quebert, sommité de la littérature américaine du XXème siècle grâce à son best-seller Les origines du mal. Une vieille affaire de disparition, datant d’août 1975, va refaire surface : la jeune Nora Kellergan, 15 ans, qui vivait une histoire d’amour secrète avec Harry Quebert. Ce dernier est accusé de meurtre et va être envoyé en prison. Son disciple va alors s’attacher à découvrir la vérité sur cette histoire, retrouvant à cette occasion l’inspiration.

Au final, de quoi parle ce livre ? De cette affaire oui, de l’histoire d’amour de Nora Kellergan et de Harry Quebert, de la situation de la petite ville d’Aurora dans les années 1960. Mais pas seulement. Chaque chapitre débute par un retour sur les leçons du grand professeur au jeune Marcus Goldman, alors aspirant écrivain. Que faut-il faire pour écrire un bon roman, trouver l’inspiration, captiver le lecteur ? Pour ma part, c’est toute cette « quête » de la vérité du roman qui m’a intéressé, plus que l’enquête et l’histoire finalement. Je ne vous mentirais pas, ce n’est pas non plus un immense roman philosophique sur l’essence même de la littérature, on reste sur une démonstration assez simple. Simple, mais efficace, et c’est probablement là la grande force du roman.

Si vous aimez ce volume, nous avons aussi chroniqué sur Le livre des Baltimore qui en est la suite.

 

La vérité sur l’affaire Harry Quebert joel dicker

  1. La mort du roi Tsongor – Laurent Gaudé / Conte

Le roi Tsongor, dans la radieuse cité de Massaba qu’il a lui-même bâtie, se prépare à marier sa fille Samilia avec le prince des terres du sel, Kouame. Or, la belle Samilia avait promis dans son adolescence qu’elle épouserait son amour de jeunesse, le vaillant Sango Kerim. C’est précisément le jour des noces que ce dernier revient à Massaba, avec la ferme intention de faire tenir sa promesse de mariage à la princesse. Entre le prince Kouame et le guerrier Sango Kerim, le roi Tsongor ne sait plus quelle décision prendre : respecter sa parole envers le prince ? ou respecter la parole de sa fille envers le guerrier ? Face à ce choix cornélien, le roi opte pour une troisième possibilité : mourir le jour des noces pour que le deuil suspende le mariage puis que Samilia, par la suite, n’épouse aucun des deux prétendants mais en choisisse elle-même un troisième parmi les humbles hommes du peuple. Or, la mort du roi Tsongor ne suffit pas à faire renoncer Kouame et Sango Kerim à leur prétention à épouser Samilia. La cité de Massaba est alors assiégée et la mort du roi Tsongor inaugure une guerre épique et fratricide autour de la belle Samilia, nouvelle Hélène de cette Iliade africaine.

Malgré la brièveté de son récit, Laurent Gaudé a su insuffler à son roman la puissance d’une épopée. La galerie des personnages donne à cette histoire toute la complexité et la beauté d’une grande fresque, sans pour autant nous perdre. D’autant que le roman raconte en réalité deux histoires autour de cette mort royale : celle du siège de Massaba qui oppose les prétendants de Samilia ; mais aussi l’odyssée de Souba, le plus jeune fils de Tsongor, qui a reçu pour mission de parcourir le monde et d’édifier pour son père sept tombeaux somptueux à l’image de son règne. Outre de grands combats épiques, ce sont aussi de magnifiques paysages que le roman nous décrit et nous fait traverser en compagnie de Souba.

Les émotions ne sont pas en reste, avec les choix difficiles qui se posent au roi Tsongor mais surtout à sa fille Samilia, déchirée entre un amour naissant pour celui qu’elle doit épouser, et une promesse inviolable faite à son amour de jeunesse. Si ce personnage rappelle par certains aspects la belle Hélène d’Homère, le personnage créé par Laurent Gaudé a été étoffé d’une conscience et d’une sensibilité d’une grande subtilité.

Ce roman est à la fois très beau et facile à lire, ce qui lui a valu en 2002 le prix Goncourt des lycéens. En bref, une belle légende, à mettre entre toutes les mains pour quelques heures d’évasion et d’émerveillement !

 

  1. Lambeaux – Charles Juliet / Autobiographie

Quel beau roman ! Mais quel beau roman ! Habituellement, je ne suis pas fan du tout des autobiographies. Les épanchements nombrilistes me donnent la nausée ou m’ennuient profondément. Mais avec Lambeaux, Charles Juliet n’a pas écrit qu’une simple autobiographie. Ce sont les portraits et les destins de deux femmes qui noircissent ses pages et nous font frissonner.

Le roman se divise en deux parties : « l’esseulée » avant 1940, et « la battante » après 1940. La première originalité, c’est que ce récit ne s’écrit pas à la première personne comme dans une autobiographie traditionnelle, mais s’adresse à la manière d’une lettre à un destinataire, un « tu » dont on ne peine pas à comprendre l’identité…

Ce premier « tu », c’est sa mère biologique. Car le roman est une biographie de  cette femme avant d’être une autobiographie de l’auteur. Cette paysanne d’un village de l’Ain, Charles Juliet n’a pas eu l’occasion de la connaître. Il n’en a appris l’existence que le jour de son enterrement… Ce qu’il nous dit d’elle est donc le fruit d’une enquête très émouvante et d’un travail de reconstruction d’une grande subtilité.

Le « tu » à qui s’adresse Juliet dans la seconde partie du roman, c’est lui-même, ou plutôt l’enfant et le jeune homme qu’il a été. Elevé en Suisse par une mère toute dévouée, il a passé son enfance à tenter de comprendre son histoire et l’identité dont il a été privé. Peu à peu, c’est la genèse même du roman Lambeaux que nous voyons s’écrire, avec la naissance d’un écrivain.

Je ne veux pas trop vous en dire sur cette existence si particulière (notamment les raisons de la séparation entre la première mère et son fils), car la manière dont Juliet nous fait découvrir cette histoire est absolument bouleversante. Personnellement, j’ai surtout aimé la première partie consacrée à cette femme esseulée, qui par certains aspects m’a fait penser à Charlotte de David Foenkinos, même si la thématique est différente.

 

  1. Au revoir là-haut – Pierre Lemaitre / Récit

Si l’auteur était connu pour ses romans policiers, Au-revoir là haut a été sa première incursion dans le roman “classique”, et quel essai ! Eh oui, Pierre Lemaitre s’est payé le luxe de recevoir le prix Goncourt, rien que ça ! C’est vous dire à quel point ce « saut » du policier au Goncourt m’intriguait… Donc, Au-revoir là haut, verdict ?

Le roman commence aux tous derniers jours de la 1ère guerre mondiale, peu de temps avant l’armistice, quand les deux armées sont toujours enterrées dans les tranchées, attendant la fin imminente. On y découvre deux poilus, Edouard de Pericourt et Albert Maillard, qu’on suit dans une ultime bataille menée par le lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle. On les suit ensuite à la démobilisation, âmes perdues qui tentent de surnager dans cette période d’après-guerre… Petit à petit, une aventure incroyable se profile…

Dit comme ça, ça fait un peu livre pour enfants ! Petit à petit, l’histoire qui arrive devient une aventure incroyable, prodigieuse, qui s’impose dans le roman l’air de rien. C’est ça que j’ai aimé aussi, on ne rentre pas directement dans le vif du sujet, les briques se placent les unes après les autres et assez vite je me suis dit « waouh, je suis en train de lire un roman de fou, je n’ai jamais rien lu de tel ! » La fin est assez abrupte, mais après avoir été un peu abasourdie 5 secondes, je dois dire qu’elle ne m’a pas déçue pour autant, loin de là. Comme une évidence, la parenthèse de cette aventure se referme.

Vous l’aurez compris, j’ai été emballée par Au-revoir là-haut, et je ne peux que vous le recommander chaleureusement ! Vous savez, dans un livre, on peut être emballée par l’histoire, par le style de l’écriture, par la psychologie des personnages. C’est rare de retrouver 2, et encore moins les 3 dans un même livre. Mais ici c’est le cas ! Pierre Lemaitre m’a conquis une fois de plus avec ce roman, pourtant dans un genre totalement différent d’Alex et de Robe de marié.

 

  1. Le seigneur des anneaux – J.R. Tolkien / Fantaisie héroïque

Il y a quelques temps, Charlotte nous parlait du roman culte de Tolkien, adapté au cinéma par Peter Jackson dans les années 2000. Or, on ne peut pas dire que Charlotte soit fana de romans de fantasy. Elle s’est donc attelée à la lecture du premier tome, La communauté de l’anneau, en pensant que ça serait une vraie épreuve. Et là… à son grand étonnement, elle a  apprécié ! C’est même ce premier tome qui lui a le plus plu, l’aspect « quête » de l’histoire, ce grand voyage, les descriptions… Plus sombre, Les deux tours lui a également plu, les batailles et leur atmosphère de fin du monde ont trouvé leur place dans ses moments de lecture. Bref, elle a lu la trilogie du Seigneur des anneaux et elle apprécié !

En résumé (si vous avez raté les énièmes rediffusions des films pendant la période de Noël), le hobbit Frodon hérite d’un anneau magique qui peut rendre invisible celui qui le porte. Or, ce bijou a été forgé par un terrible sorcier pour dominer le monde et toutes les races de la Terre du Milieu. Accompagné d’un nain, d’un elfe, d’un magicien et d’un rôdeur mystérieux, Frodon va partir vers la Montagne du Destin, un volcan dont le feu est le seul à pouvoir fondre l’anneau maudit (toute ressemblance avec l’histoire des Nibelungen n’est pas fortuite).

le seigneur des anneaux tolkien

 

  1. Dix petits nègres – Agatha Christie / Polar

Les 10 petits nègres est un incontournable de la reine du crime. Je vais vous faire l’affront de faire un petit résumé, même si je pense que beaucoup beaucoup d’entre vous connaissent déjà la trame de l’intrigue de Les 10 petits nègres. Le cadre ? Une île à l’écart de la côte. Les protagonistes ? Dix personnes au passé trouble, invités sur les lieux par un mystérieux hôte. L’intrigue ? Des meurtres en rafale… alors qu’ils sont seuls sur l’île. Le tout rythmé par une comptine enfantine aux airs macabres, 10 petits nègres qui disparaissent à tour de rôle…

Tremblez brave gens, Les 10 petits nègres est un chef-d’œuvre de la littérature policière à l’état brut, dans tout son classicisme ! Intrigue dans l’intrigue, casse-tête improbable, soupçons à tous les étages et suspens jusqu’à la dernière page (ou presque). Du grand art de la manipulation. Clairement un incontournable d’Agatha Christie, ce n’est pas un hasard si cet ouvrage est son plus connu et le plus vendu.

 

  1. Le mystère Sherlock – J.-M. Erre / Enquête

L’action se déroule à Meiringen en Suisse, dans l’hôtel Baker Street. Les plus grands spécialistes de Sherlock Holmes se sont réunis à l’occasion d’un colloque universitaire, où le professeur Bobo a la lourde tâche de désigner lequel sera le plus qualifié pour prétendre à la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. « Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer » nous dit la quatrième de couverture, ça nous met dans l’ambiance. S’en suit donc une histoire incroyable et pleine de rebondissements, une sorte de 10 petits nègres déjanté où la mort est omniprésente mais pas terrifiante du tout.

Ce livre est génial. Terriblement jouissif. La narration déjà. On commence par l’enquête d’une équipe de bras cassés. Puis entre la narratrice principale, une journaliste infiltrée dans l’univers holmésien et à la recherche de scoops pour son futur livre Sherlock Holmes pour les nuls. Le tout entrecoupés des lettres délirantes d’une Dolorès Manolete à un abbé, ainsi que les carnets du très perturbés Jean-Patrick Perchois qui s’adresse directement au célèbre détective… Ça a l’air compliqué comme ça, mais je vous assure que le tout est très fluide. Enfin, aussi fluide que peut l’être une histoire mettant en scène des personnages si particuliers, le peu que vous pouvez deviner n’est que la partie émergée de l’iceberg bien entendu ! Au final, tout assure : la construction du roman, la précision des détails holmésiens (avec au passage un petit clin d’œil à Pierre Bayard, qui non content de nous avoir dit Qui a tué Roger Ackroyd ? a également travaillé sur le célèbre détective anglais et l’affaire du chien des Baskerville), la construction des personnages tous plus farfelus les uns que les autres, l’enchaînement des fait…

Je vais vous dire un truc à propos de Le mystère Sherlock : j’ai ri. Mais alors j’ai ri ! Le genre de moments un peu gênants, quand tu ne peux pas t’empêcher de sourire jusqu’aux oreilles ou même de laisser échapper un petit gloussement quand tu es dans les transports par exemple. Voire même de grands éclats de rire quand j’étais tranquille chez moi. J’ai tellement adoré ce moment de lecture plein d’humour (noir), avec des phrases si bien trouvées, qui ne peuvent que faire sourire. J.M. Erre, je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais alors quelle plume ! Un style acéré, des phrases pleines de malice et de second degré morbide absolument partout, un régal vraiment.

 

  1. La Vie et les opinions de Tristram Shandy, gentilhomme – Laurence Sterne / Autofiction

Grand roman moderne du XVIIIe siècle anglais, considéré comme l’un des sommets de la littérature universelle (à l’égal des œuvres de Rabelais ou de Cervantès) est curieusement mal connu en France. D’une force comique et subversive incomparable, cette chronique d’une maisonnée campagnarde qui aime débattre sur des sujets aussi divers que l’obstétrique, la religion, l’amour ou l’art de la guerre, etc. Mais au-là du récit, c’est la forme du roman qui marque : pages marbrées, chapitres blancs, digressions… Neuf tomes pour raconter une vie de gentilhomme, récit sans cesse reporté à la manière des amours de Jacques le fataliste chez Diderot. Car comment raconter une vie sans raconter la naissance, la naissance sans raconter la conception, la conception sans raconter les parents, les parents sans raconter… Vous avez compris le principe ? Vous allez trouver ça frustrant ou jouissif, mais en aucun cas vous ne resterez indifférent au style unique de Laurence Sterne !

 

  1. Origine – Dan Brown / Polar

Pas de grande révolution stylistique dans le nouveau roman de Dan Brown. Les mêmes ingrédients : une capitale Européenne, une intrigue scientifico-religieuse, des meurtres en rafale, etc. Dans Origine, la situation initiale se déroule à Bilbao. Robert Langdon, le célèbre professeur en symbologie et iconographie religieuse, arrive au musée Guggenheim pour assister à une cérémonie historique avec l’annonce d’une découverte scientifique révolutionnaire. L’organisateur de cette soirée n’est autre que le grand futurologue Edmond Kirsch, un milliardaire de quarante ans dont les inventions et les prédictions audacieuses ont fait de lui une célébrité mondiale. Kirsch, qui a été dans sa jeunesse l’étudiant de Langdon à Harvard, est sur le point d’annoncer le résultat de ses recherches et d’apporter enfin une réponse aux deux questions fondamentales de l’humanité : « d’où venons-nous ? » et « où allons-nous ? » La découverte de Kirsch va susciter une controverse bien plus profonde qu’il ne l’avait imaginé, et certaines forces (religieuses, politiques) sont prêtes à tout pour faire taire l’importun. Accompagné d’Ambra Vidal, la directrice du musée qui a préparé avec Kirsch cette soirée explosive, Langdon se lance dans une quête périlleuse. Rien d’original, on vous l’a dit, mais toujours aussi efficace. Il suffit d’avoir le roman entre les mains pour ne plus le lâcher !

 

  1. La moustache – Emmanuel Carrère / Fantastique

Pour surprendre son épouse et ses amis, Marc décide un jour de raser la moustache qu’il porte depuis toujours. Mais la surprise n’est pas pour ceux auxquels on s’attend ! Car personne n’a la moindre réaction en découvrant Marc rasé. Pas un mot. Comme si de rien n’était. Est-ce un coup monté par sa femme Agnès ? Un jeu de l’arroseur arrosé ? Agacé par l’indifférence de tous, Marc s’emporte. Mais tout le monde s’étonne : « Quelle moustache ? Tu n’as jamais porté de moustache ! » Folie ou canular ? Le roman d’Emmanuel Carrère est aussi effrayant qu’un thriller psychologique, en abordant pourtant un sujet aussi banal qu’une moustache rasée (ou pas). Brillant et captivant !

 

  1. Le chuchoteur – Donato Carrisi / Frissons

Les nuits d’hiver sont les plus longues. Ca tombe bien, ce roman ne devrait pas vous permettre de fermer l’oeil ! Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis le début de l’enquête, le criminologue Goran Gavilla et son équipe ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre les oriente vers un assassin différent. Lorsqu’ils découvrent un sixième bras, appartenant à une victime inconnue, ils appellent en renfort Milla Vasquez, experte en affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire… Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels.

 

  1. Croc-Blanc – Jack London / Aventure

Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang. Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer. Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.

 

  1. Corto Maltese – Hugo Pratt / Bande-dessinée

Inutile de vous donner un titre d’album particulier, toute la collection des Corto Maltese est excellente ! Cette saga fait partie des œuvres cultes de la littérature au côté des plus grands romans et des plus grands auteurs, ce qui est exceptionnel pour une bande-dessinée. Le marin de Malte parcourt le monde à la recherche de reliques mystérieuses, pour démêler le vrai du faux des légendes autour du globe, croisant au passage de grandes figures historiques du vingtième siècle. Depuis la mort d’Hugo Pratt, deux auteurs ont repris le flambeau : Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero, pour deux albums à la hauteur de ceux du maître : Sous le soleil de minuit et Equatoria.

 

  1. Orgueil et préjugé – Jane Austen / Romance

Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire est en apparence celle d’un mariage: l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l’épousera-t-elle ? Derrière cette intrigue quelque peu cucul, c’est en réalité tout une analyse de la psychologie et des mœurs en société que signe Jane Austen en toute subtilité. Un roman culte qui nous plonge dans l’Angleterre victorienne, à mettre entre les mains de tous ceux qui ont apprécié les intrigues de Downton Abbey.

 

Alors, quel(s) livre(s) allez-vous lire cet hiver ?

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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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4 comments

Ecribouille 2 janvier 2018 - 11 h 39 min

Merci beaucoup pour cette sélection !
J’ai bien envie de lire le Bernard Werber 🙂

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Julien 2 janvier 2018 - 12 h 12 min

Avec plaisir, on est là pour ça 🙂 Si vous avez d’autres suggestions, nous sommes aussi preneurs, notre liste n’a rien d’exhaustif !

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Melie 2 janvier 2018 - 14 h 07 min

Bonjour et merci pour votre sélection.
J’en connais plusieurs et je vais me laisser tenter par le premier.
En ce moment il me prend l’envie de relire Le Petit Prince de Saint Exupéry.

Sinon, puis-je vous conseiller les romans de Nicolas DUVAL, jeune auteur très peu connu mais belle découverte.
Je suis sure que l’Homme de la Forêt ou Gapping Hole son dernier roman pourrait vous plaire.

Bonne continuation et bonne lecture à vous.

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Julien 2 janvier 2018 - 18 h 52 min

Merci pour le conseil, je n’ai jamais lu Nicolas Duval, je l’ajouterai à ma PAL et on en parlera sur le blog ! N’hésitez pas à revenir nous dire ce que vous aurez pensé de Humbert. Bonne lecture cet hiver, Mélie !

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